Par Ahmed Salem Ould Yeslem : Des voies s’élèvent ces jours-ci, réclamant le départ du pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz, incitant les mauritaniens, en particulier les franges de la jeunesse, à la violence et au désordre, dans le but de réaliser des ambitions personnelles et des objectifs dont les assoiffés ont échoué à les concrétiser le long de ces dernières décennies.
Les sorties des jeunes chômeurs, des habitants des villes et des villages exposés au manque d’eau et de pâturages ainsi qu’à la cherté du coût de la vie sont certes des actions totalement légitimes, interpellant tous à la participation et au soutien.
Les revendications brandies par des vieux aux cheveux blancs, aux physiques meurtris suite à la lutte, à l’exposition à la répression et à la torture dans les prisons ainsi qu’à l’exil à l’étranger sont également des expressions parfaitement raisonnables.
Mais ce qui est en aucun cas admissible, c’est le fait que certains cherchent à ridiculiser la fierté de tout un peuple, à piétiner sa mémoire collective et à mépriser le degré de son éveil et de sa maturité, en se vêtant de l’habit du réformateur et du prédicateur de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme, alors que le petit continue à se souvenir avant l’ainé de son parcours riche de vol des biens publics, de prêche du monopartisme, de la confiscation de l’opinion, de la répression violente des opposants et des sermonneurs de la démocratie, de la liberté d’expression des francs dans leurs principes et dans leurs convictions nationales pures.
Où se trouvaient ses « nouveaux défenseurs du changement » pendant les jours de déportation de milliers de mauritaniens en dehors de leur patrie, de séquestre de leurs biens mobiliers et immeubles ? Où étaient les « nouveaux héros » du printemps arabe au cours des jours de la mise des Oulémas de la nation et ses Imams derrière les verrous au milieu des criminels et des dépravés religieux et moraux ?
Où se trouvaient les nouveaux « leaders de la révolution » pendant les jours de la normalisation généralisée des relations diplomatiques avec l’ignoble entité sioniste, des brutalités violentes commises sur les fidèles de ce peuple, refusant de main de fer cette exécrable relation ? N’était-il pas probe pour les nouveaux « porteurs du flambeau réformiste » de dévoiler au peuple mauritanien la vérité sur leurs immenses richesses accumulées sur plus de trois décennies, gardées dans des comptes bancaires ouverts à l’intérieur et à l’extérieur du pays ainsi que les gros fonds investis dans des patrimoines fonciers représentant à eux seuls des quartiers entiers construits à Nouakchott, à Nouadhibou et dans d’autres villes de l’intérieur du pays.
Ils ont investi aussi beaucoup de ces fortunes colossales dans le secteur de la pêche, dans des flottes composées de gros chalutiers, dans le transport terrestre, l’import et l’export ainsi que dans le commerce général.
N’est-il pas du droit du peuple mauritanien de connaître la vérité de tous ceux qui ont causé le pillage systématique de ses richesses, de ses potentialités et de ceux qui l’ont plongé dans cet état déplorable de sous-développement et de misère ?
Des interrogations devenues aujourd’hui d’actualité, voire même plus que jamais pressantes, en raison de la confusion des parcours, de l’embarquement des barons de la gabegie et des seigneurs de la dictature du navire de prêche des réformes et du changement, de leur brandissement des slogans de la liberté, de la démocratie et de la révolution contre les injustices.
Mais les mauritaniens, qui se sont faits brulés précisément par les feux de ces « nouveaux prêcheurs » et qui n’ont gouté sous leurs mains que des malheurs sont plus conscients qu’ils ne le pensent et ne permettront pas de faire encore l’objet d’une seconde morsure provenant de la même cache ; puisqu’ils distinguent tout simplement entre le bienfaiteur et le malfaiteur et qu’il est erroné de croire un jour que « le chacal a une religion ».
Le processus de réformes et de libération des marginalisés et des victimes des injustices est engagé alors que l’ère de la confiscation des libertés et des idées ainsi que du refus d’autorisation de partis politiques, de l’épée de « l’article 11 » brandie sur la presse, la privation des citoyens de leurs droits fondamentaux dans le changement, le regroupement, la manifestation et de la vie digne est à jamais révolue.
Le train de construction de la Mauritanie libre, démocratique et développée est parti, monté par les mauritaniens, dans une volonté et dans une détermination de non retour ; pour une nouvelle vie de la nation dont l’accès est interdit à tout tortionnaire, geôlier et prédateur des biens publics. C’est la volonté d’un peuple qui veut vivre dignement ainsi que d’un président qui aspire à son peuple la liberté, la fierté et le bien-être
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