jeudi 21 juin 2012

Où est l’épicentre de notre démocratie ?


Les choses vacillent de tous les côtés.Une situation que personne ne peut et ne doit qualifier de normale sauf si l’on veut se prêter à un jeu mesquin sur le champ écarlate de nos misères et de nos petits calculs.Si on dit que rien ou presque ne va c’est surtout parce que nous prétendons être dans une ère démocratique.

Nul n’est besoin de dresser un constat qui à l’évidence parle de soi.Il s’agit de voir pourquoi cette situation n’arrive pas à se dissiper alors que la démocratie étant fondée sur des règles , des principes et des valeurs est censée avoir les pouvoirs pour contenir toutes ces crises que nous vivons.

Et pour lesquelles , des solutions anti-démocratiques achèveront à jamais les acquis démocratiques car tout est encore précaire depuis qu’un pouvoir élu démocratiquement a été balayé par un vent non démocratique.

Si nous n’arrivons pas à retrouver l’équilibre politique, redresser la symétrie au sein du landerneau politique c’est que le fossé est très profond et la pente très grande pour remettre en marche les institutions pérennisant la démocratie. Il ne s’agit pas de voter des lois pour bâtir un Etat de droit. Si tel était le cas nous n’en serons pas à ce stade.

Il ne s’agit pas de se doter de deux chambres parlementaires, des municipalités d’une CENI, d’un conseil constitutionnel, d’une haut conseil de la magistrature, d’une Hapa , d’un haut conseil islamique, d’un Fatwa, d’une autorité de régulation de l’Etat civil, d’une commission nationale des droits de l’homme et bien d’autres dénominations , peu importe comment on les appelle. Si cela était suffisant pour instaurer un Etat démocratique, la Mauritanie serait l’un des pays les plus démocratiques au monde.

S’il s’agissait aussi d’user d’expédients et autres types de maquillages pour tromper l’opinion on serait un exemple à suivre en matière d’application des règles démocratiques. Nous avons tous une part de responsabilité surtout le peuple toujours victime de sa naïveté, victime surtout de la manipulation de ses hommes politiques qui s’en servent comme ils veulent et quand ils veulent.

Nous ne tirons jamais les leçons de nos expériences décevantes avec les rendez-vous historiques. Nous nous jetons dans les bras de tout celui qui nous promet des miracles comme si nous ne croyons pas à des valeurs dont la plus essentielle est la liberté. Un peuple qui n’assume pas ses choix n’est pas libre. Un peuple qui ne sanctionne pas ses dirigeants n’a pas d’idéal ni le désir de changer ses conditions de vie.

Il sera toujours à la merci de dirigeants sans scrupule. Les crises qui nous secouent ont une origine, elles ont un nom. L’origine est dans l’usurpation des choix que le peuple devait faire en votant en toute âme et conscience les principes référendaires établissant sa constitution.

Ce qui n’a pas été le cas à toutes les occasions où il a été « invité » à se prononcer. Les mêmes méthodes de détournement des consciences continuent à fonder un Etat moderne qui revendique son accession à l’ère démocratique. La Mauritanie vit l’une des crises les aigues de son histoire. Sa démocratie ou ce qui en avait été construit navigue à vue. Elle a besoin d’un nouveau souffle vital qui va la sauver de la dérive. Il faut agir vite !

Cheikh Tidiane Dia





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