Des milieux politiques locaux ont commencé depuis quelques jours à s’adonner à une campagne de promotion de l’idée de formation d’un gouvernement d’union nationale (GUN) en Mauritanie, prétextant œuvrer dans le sens de dénouement de la « crise politique » qui prévaut dans le pays sans que ces cercles proposent à l’opinion nationale des arguments pertinents soutenant l’hypothèse attestant l’existence de ces impasses. La vérité c’est que la crise mauritanienne n’est pas d’ordre politique mais plutôt à connotation institutionnelle.
Le mandat des deux chambres du parlement a expiré et bien avant lui les périodes dévolues aux conseils municipaux. Ce qui requiert absolument l’organisation d’élections communales et législatives permettant de combler le vide consécutif à cette situation. L’impasse mauritanienne réside par ailleurs dans l’échec des responsables de l’agence du registre de la population et des documents sécurisés d’accomplir de manière parfaite cette noble mission dont ils ont été investies et qu’ils avaient juré d’honorer avec transparence et abnégation.
Le retard accusé par l’établissement des pièces sécurisées et fiables d’état civil bloque la réactualisation du fichier électoral et par conséquent, constitue un obstacle à la tenue de toute élection. Une situation qui interpelle les autorités suprêmes du pays pour fixer un délai raisonnable et convaincant pour la finalisation de ces documents d’état civil des citoyens sinon pour révoquer les responsables de l’opération et nommer d’autres plus aptes à achever ce travail en temps opportun.
L’Etat doit demander à la Ceni, de manière concertée avec la majorité et l’opposition dialoguiste, la détermination d’un délai pertinent et bien examiné, ne dépassant pas quelques mois, pour l’organisation de ces élections reportées à maintes reprises, pour permettre au pays de dépasser la crise institutionnelle qui prévaut.
Sur le plan politique, force est de reconnaitre qu’il n y a pas de crise, surtout si l’on sait que l’actuel gouvernement exerce ses missions dans le cadre du programme du président de la république élu pour un mandat de 5 ans, disposant du droit absolu du choix de l’équipe qui sera investie des missions de mise en œuvre du programme sur lequel il a été choisi par le peuple, lui accordant sa confiance le long de cette période, alors que l’opposition, radicale ou moderée, doit quant à elle exercer son droit de contrepouvoirs naturels et critiques à l’endroit du gouvernement et du projet de société du président en attendant l’opportunité offerte par les élections prochaines pour expérimenter de nouveau sa ligne, dans l’espoir de le voir plus porteur de succès qu’auparavant.
Ce qui s’est réalisé jusqu’à l’heure comme réseaux routiers modernes, réhabilitation de quartiers précaires, large ouverture des libertés d’opinion, d’association et d’expression a dépassé toutes les prévisions ou invalider des gouvernements successifs sur plus d’un demi siècle dans ce pays.
Les promoteurs de l’idée d’un GUN parlent ainsi de la sécheresse, de la situation sécuritaire au nord du Mali, comme étant deux facteurs appuyant, à leurs avis leurs initiatives, sachant qu’aucun de deux aspects n’a un lien avec la composition du gouvernement, mais à plutôt à la manière dont ils sont traités par l’Etat ainsi qu’aux mesures prises pour faire face à leurs conséquences vécues ou éventuelles.
A propos de la situation au nord du Mali, il est du droit de chaque mauritanien patriote d’être fier de ce qui a été réalisé dans le domaine militaire pendant ces trois dernières années puisque la Mauritanie est devenue une force avec laquelle il faut désormais composer dans la sous-région, en raison de l’amélioration intensive des capacités des forces armées et de sécurité nationale aussi bien sur le plan de l’armement et des équipements que sur celui de la capacité combative des différents bataillons, commandos ou unités, des officiers, sous officiers ou soldats. La Mauritanie dispose d’un dispositif de guerre performant composé de plusieurs ailes blindées, lance-roquettes, missiles et avions de reconnaissance, sécurisant tout le territoire national nuit et jour alors que des unités militaires hautement entrainées et compétentes se sont chargées de la fermeture de tous les points de passage et accès frontaliers du pays.
Les mauritaniens sont davantage fiers du fait que la communauté internationale de manière générale et les Etats de la région de façon particulière comptent beaucoup sur la Mauritanie dans leurs actions visant à trouver des solutions politique ou militaire de la crise dans le nord malien. Le rôle de la Mauritanie dans ce domaine est devenu central, décisif et reconnu par tous.
Pour ce qui du sujet de la secheresse, le programme Emel 2012 était une réponse rapide et globale pour parer au déficit consécutif à la baisse des précipitations de l’hivernage passé, avec la distribution de produits alimentaires et de l’aliment bétail aux habitants de toutes les régions de l’intérieur, avec l’ouverture des boutiques « solidarité » dans toutes les villes et villages, en plus de leur approvisionnement en denrées alimentaires à des prix bon marché, à tel point que la plupart des citoyens, notamment dans les zones urbaines et semi urbaines n’ont ressenti aucun impact de la sécheresse sur leur train de vie quotidien.
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