La présente session de l’Assemblée nationale ne va pas déroger à la règle désormais établie : Les ministres de la République défilent devant les députés pour passer le Grand Oral. Ils sont interpellés, en cette période de crise politique, sur tout et rien.
En attendant que le Premier ministre fasse acte de présence pour répondre de la gestion controversée du Gouvernement liée au plan d’urgence " Emel 2012 ", ce sont ceux de l’hydraulique, de l’Assainissement et des Affaires étrangères qui ont dû répondre à des questions souvent posées par les députés de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) qui cherchent à les pousser dans leurs derniers retranchements.
Sur les nominations d’il y a quelques semaines, le ministre des Affaires étrangères, Hamady Ould Hamady, a été contraint de " dépolitiser " ce mouvement dans lequel figurent pourtant plusieurs personnes n’appartenant pas au champ de la diplomatie.;
Des cooptations que le MAEC cherche visiblement à endosser pour les sortir du spectre de la Présidence mais que l’Association des diplomates professionnels continue à dénoncer comme une enfreinte à l’orthodoxie en la matière.
Dans cette volonté des élus de l’opposition radicale à exploiter tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une erreur du pouvoir, l’on s’attend également à ce que le ministre de la Justice,Abidine Ould El Khaïr, vienne s’expliquer, avec des arguments juridiques solides, sur le " limogeage " de Seyid Ould Ghaïlany forcé d’abandonner son fauteuil de président de la Cour suprême pour un poste d’ambassadeur dans un Yémen qui peine à sortir de la guerre civile, nomination qui du reste est devenue sans doute aujourd’hui caduque du fait que le magistrat a voulu tenir tête à l’Exécutif en refusant ce qu’il a considéré comme un acte illégal.
Mais le moment le plus attendu sera sans nul doute le passage à l’Assemblée nationale du Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf interpellé sur le plan d’urgence " Emel 2012 " non pas par des élus de la COD mais par un député de la Majorité, lle député d’Aleg et non moins président du Groupe parlementaire de l’UPR ! Et si cette interpellation devient effective dans les prochains jours ce sera alors une première dans les annales de la chambre basse du Parlement.
En attendant de sortir de la crise, par un dialogue qui mettrait autour de la même table le pouvoir et son opposition, c’est l’Assemblée nationale qui constitue le lieu privilégié (en plus de la rue et des médias) pour le déballage politique qui fait l’essentiel de la crise actuelle. Deux " armées "de députés, disproportionnées certes, mais faisant quasiment jeu égal : Si l’opposition arrive toujours à remporter la première manche, celle des débats, la Majorité se rattrape toujours par le vote systématique des projets de loi que le Gouvernement présente à l’approbation des élus de la Chambre basse du Parlement. D’aucuns pensent que c’est au niveau de cette chambre que les Mauritaniens se rassurent qu’ils ont un semblant de démocratie.
Si aucun citoyen ne veut rater, pour rien au monde, les débats à l’Assemblée, que la TVMpasse dans leur intégralité, personne ne prend la peine de suivre ce qui se passe au Sénat qui répond plutôt à cette appellation infamante de " chambre d’enregistrement ". L’attitude des " Chouyoukh " (sénateurs) donnent raison à tous ceux qui appellent à la disparition du Sénat dont le rôle est donné pour " inutile et incertain ".
Au niveau de l’Assemblée, la plupart des questions orales posées aux ministres de la République leur ont permis de se défendre. Certains croient qu’ils défendent d’abord leur survie politique, ensuite l’intérêt de l’Union pour la République (UPR), le parti dont ils sont membre et qui prépare sa ,première bataille électorale, puis le président Ould Abdel Aziz dont l’action commence à pâtir de l’usure du temps .
Le pouvoir sur la défensive.
Malgré l’assurance dont il cherche toujours à faire preuve, le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz est aujourd’hui sur la défensive. Il est loin le temps où les élus de la Majorité brandissaient la menace d’une "enquête " sur la gestion de l’Assemblée par Messaoud Ould Boulkheir. Mais le président de l’Assemblée, qui n’est pas homme à se laisser faire est devenu depuis lors le " confident " du président Aziz ". Homme politique , porté aux anges par ses amis et persiflé par ses ennemis, Messaoud joue aujourd’hui le rôle très délicat de conciliateur entre le camp de l’Opposition, dont il fait toujours partie, malgré des divergences de points de vue avec certains de ses alliés d’hier au sein de la COD, et celui de la Majorité qu’il ménage de plus en plus, arguant que le président Aziz est de bonne foi quand il parle du dialogue avec ses adversaires politiques. Aujourd’hui, le pouvoir tient à redorer le blason d’une démocratie passablement terni par la volonté de faire taire ses opposants.
En envoyant au charbon la plupart des ministres, le pouvoir découvre les limites de sa majorité parlementaire qui, bien que forte de plus des deux tiers de l’Hémicycle, ne parvient pas à contenir les coups de boutoir de l’Opposition. Si la majorité ne manque pas d’arguments, face à une opposition devenue trop entreprenante, elle a pu quand même convaincre que le discours de la COD est en déphasage avec la réalité. Certains députés de l’UPR s’y sont essayé mais avec peu de réussite.
A chaque fois qu’un élu de la Majorité prend la parole pour défendre La cause du pouvoir, c’est pour gloser sur " les réalisations du pouvoir ", " la volonté du dialogue " avec l’opposition, si elle accepte de se plier aux règles édictées par la majorité, et la forte mobilisation derrière le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Si un reproche peut être fait à la majorité, c’est selon ses détracteurs son manque de discernement, face à sa volonté de radicaliser la scène, son vœu le plus cher étant d’avoir toujours une opposition "maximaliste " pour justifier Son combat. Puisque le pouvoir voit tout en rose et accuse l’opposition de refuser le dialogue, pourquoi l’opposition se gênerait-elle à porter la contradiction ? Surtout que la situation du pays est plus proche aujourd’hui du discours de la COD (Coalition de l’Opposition Démocratique) avec une détérioration visible à l’œil nu du pouvoir d’achat des citoyens, un manque de visibilité dans la politique extérieure de la Mauritanie et un retour pernicieux à la situation d’avant 3 août 2005.
Pour éviter les travers de la politique politicienne, le pouvoir doit trouver la parade aux harcèlements de son opposition plutôt que de coller l’étiquette éculée - et très sélective - d’antipatriotisme à tous ceux qui s’opposent à ses thèses prédicatrices. L’avenir de laMauritanie pour le pouvoir se résume au déplacement d’habitants de " gazras " vers d’autres homelands et la construction à la va-vite de quelques kilomètres de bitume. En attendant que le développement promis par les milliards de la Table ronde de Bruxelles parvienne à sortir le pays de la misère et que l’impressionnante flotte chinoise puisse aider le pouvoir à tenir ses promesses…ou à plonger la Mauritanie dans la désillusion.
Sneiba Mohamed.
En attendant que le Premier ministre fasse acte de présence pour répondre de la gestion controversée du Gouvernement liée au plan d’urgence " Emel 2012 ", ce sont ceux de l’hydraulique, de l’Assainissement et des Affaires étrangères qui ont dû répondre à des questions souvent posées par les députés de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) qui cherchent à les pousser dans leurs derniers retranchements.
Sur les nominations d’il y a quelques semaines, le ministre des Affaires étrangères, Hamady Ould Hamady, a été contraint de " dépolitiser " ce mouvement dans lequel figurent pourtant plusieurs personnes n’appartenant pas au champ de la diplomatie.;
Des cooptations que le MAEC cherche visiblement à endosser pour les sortir du spectre de la Présidence mais que l’Association des diplomates professionnels continue à dénoncer comme une enfreinte à l’orthodoxie en la matière.
Dans cette volonté des élus de l’opposition radicale à exploiter tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une erreur du pouvoir, l’on s’attend également à ce que le ministre de la Justice,Abidine Ould El Khaïr, vienne s’expliquer, avec des arguments juridiques solides, sur le " limogeage " de Seyid Ould Ghaïlany forcé d’abandonner son fauteuil de président de la Cour suprême pour un poste d’ambassadeur dans un Yémen qui peine à sortir de la guerre civile, nomination qui du reste est devenue sans doute aujourd’hui caduque du fait que le magistrat a voulu tenir tête à l’Exécutif en refusant ce qu’il a considéré comme un acte illégal.
Mais le moment le plus attendu sera sans nul doute le passage à l’Assemblée nationale du Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf interpellé sur le plan d’urgence " Emel 2012 " non pas par des élus de la COD mais par un député de la Majorité, lle député d’Aleg et non moins président du Groupe parlementaire de l’UPR ! Et si cette interpellation devient effective dans les prochains jours ce sera alors une première dans les annales de la chambre basse du Parlement.
En attendant de sortir de la crise, par un dialogue qui mettrait autour de la même table le pouvoir et son opposition, c’est l’Assemblée nationale qui constitue le lieu privilégié (en plus de la rue et des médias) pour le déballage politique qui fait l’essentiel de la crise actuelle. Deux " armées "de députés, disproportionnées certes, mais faisant quasiment jeu égal : Si l’opposition arrive toujours à remporter la première manche, celle des débats, la Majorité se rattrape toujours par le vote systématique des projets de loi que le Gouvernement présente à l’approbation des élus de la Chambre basse du Parlement. D’aucuns pensent que c’est au niveau de cette chambre que les Mauritaniens se rassurent qu’ils ont un semblant de démocratie.
Si aucun citoyen ne veut rater, pour rien au monde, les débats à l’Assemblée, que la TVMpasse dans leur intégralité, personne ne prend la peine de suivre ce qui se passe au Sénat qui répond plutôt à cette appellation infamante de " chambre d’enregistrement ". L’attitude des " Chouyoukh " (sénateurs) donnent raison à tous ceux qui appellent à la disparition du Sénat dont le rôle est donné pour " inutile et incertain ".
Au niveau de l’Assemblée, la plupart des questions orales posées aux ministres de la République leur ont permis de se défendre. Certains croient qu’ils défendent d’abord leur survie politique, ensuite l’intérêt de l’Union pour la République (UPR), le parti dont ils sont membre et qui prépare sa ,première bataille électorale, puis le président Ould Abdel Aziz dont l’action commence à pâtir de l’usure du temps .
Le pouvoir sur la défensive.
Malgré l’assurance dont il cherche toujours à faire preuve, le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz est aujourd’hui sur la défensive. Il est loin le temps où les élus de la Majorité brandissaient la menace d’une "enquête " sur la gestion de l’Assemblée par Messaoud Ould Boulkheir. Mais le président de l’Assemblée, qui n’est pas homme à se laisser faire est devenu depuis lors le " confident " du président Aziz ". Homme politique , porté aux anges par ses amis et persiflé par ses ennemis, Messaoud joue aujourd’hui le rôle très délicat de conciliateur entre le camp de l’Opposition, dont il fait toujours partie, malgré des divergences de points de vue avec certains de ses alliés d’hier au sein de la COD, et celui de la Majorité qu’il ménage de plus en plus, arguant que le président Aziz est de bonne foi quand il parle du dialogue avec ses adversaires politiques. Aujourd’hui, le pouvoir tient à redorer le blason d’une démocratie passablement terni par la volonté de faire taire ses opposants.
En envoyant au charbon la plupart des ministres, le pouvoir découvre les limites de sa majorité parlementaire qui, bien que forte de plus des deux tiers de l’Hémicycle, ne parvient pas à contenir les coups de boutoir de l’Opposition. Si la majorité ne manque pas d’arguments, face à une opposition devenue trop entreprenante, elle a pu quand même convaincre que le discours de la COD est en déphasage avec la réalité. Certains députés de l’UPR s’y sont essayé mais avec peu de réussite.
A chaque fois qu’un élu de la Majorité prend la parole pour défendre La cause du pouvoir, c’est pour gloser sur " les réalisations du pouvoir ", " la volonté du dialogue " avec l’opposition, si elle accepte de se plier aux règles édictées par la majorité, et la forte mobilisation derrière le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Si un reproche peut être fait à la majorité, c’est selon ses détracteurs son manque de discernement, face à sa volonté de radicaliser la scène, son vœu le plus cher étant d’avoir toujours une opposition "maximaliste " pour justifier Son combat. Puisque le pouvoir voit tout en rose et accuse l’opposition de refuser le dialogue, pourquoi l’opposition se gênerait-elle à porter la contradiction ? Surtout que la situation du pays est plus proche aujourd’hui du discours de la COD (Coalition de l’Opposition Démocratique) avec une détérioration visible à l’œil nu du pouvoir d’achat des citoyens, un manque de visibilité dans la politique extérieure de la Mauritanie et un retour pernicieux à la situation d’avant 3 août 2005.
Pour éviter les travers de la politique politicienne, le pouvoir doit trouver la parade aux harcèlements de son opposition plutôt que de coller l’étiquette éculée - et très sélective - d’antipatriotisme à tous ceux qui s’opposent à ses thèses prédicatrices. L’avenir de laMauritanie pour le pouvoir se résume au déplacement d’habitants de " gazras " vers d’autres homelands et la construction à la va-vite de quelques kilomètres de bitume. En attendant que le développement promis par les milliards de la Table ronde de Bruxelles parvienne à sortir le pays de la misère et que l’impressionnante flotte chinoise puisse aider le pouvoir à tenir ses promesses…ou à plonger la Mauritanie dans la désillusion.
Sneiba Mohamed.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire