L'élection présidentielle française est toujours suivie avec intérêt en Mauritanie. Elle ne déroge pas à la règle cette année. La raison de l'intérêt porté par les mauritaniens à l'issue des urnes française est que, quelque part, les formations politiques nationales reconnaissent dans la classe politique française, un prolongement à leur adversité, souvent nourrie par l'implication de Paris dans le jeu politique local.
Les français se sont rendus ce dimanche pour élire un nouveau président. Les sondages indexent deux favoris entre lesquels, traditionnellement, les choix des français tanguent. Il s'agit des candidats sortant, Nicolas Sarkozy (UMP), et de François Hollande(PS).
Un duopole politique qui n'est pas toujours exempt d'intrus comme ce fut le cas avec la poussée lepeniste, en 2002. Mais depuis des choses ont bien changé avec la remise en cause de l'establishment socialiste et surtout depuis l'affaire DSK dont semble avoir profité François Hollande pour s'imposer comme le candidat socialiste, le plus en vue.
Et les mauritaniens dans tout cela
Vrai ou faux, l'un des leaders les plus charismatiques de l'Opposition mauritanienne, Ahmed Ould Daddah, a été toujours perçu comme l'homme des socialistes en Mauritanie. Cette gauche mauritanienne, peut être faudrait-il faire le lien, était souvent relayée dans la métropole française par les mouvements politiques des jeunes nourris à l'école du socialisme "à la française". "Conscience et Résistence" avait joué, dans ce registre, un rôle important, dans le rapprochement entre l'Opposition , sous l'ère Taya, et l'Opposition mauritanienne. Ahmed Ould Daddah n'était pas, lui non plus, un inconnu dans les arcanes de la politique politicienne française.
La receptivité du dernier gouvernement socialiste de Lionel Jospin, 1997, au discours de l'Opposition expliquerait la zone de turbulence entre les deux pays dont l'apogée sera la plainte introduite, en juin 1999, contre l'officier mauritanien, Ely Ould Dah, alors en formation dans ce pays. Sa mise en détention, avant son exfiltration, marquera un tournant pour le Pouvoir de l'époque se mettant sous le parapluie américain, avec à la clé l'ouverture de la première ambassade israélienne dans le pays.
La désaffection des français pour le socialisme et la montée de l'extrême droite, plus poujadiste que jamais, ferment, d'une certaine manière, les accès politiques de l'Opposition dans le microcosme politique français. Cela durera tant que la Gauche n'aura pas pris ses marques. La réélection successive de Jacques Chirac et celle de Nicolas Sarkozy, vont durablement toucher l'Opposition mauritanienne. Ni le coup d'Etat du CMJD, en 2005, encore moins celui du HCE, en 2008, ne semblent véritablement contrarier la Politique française, enMauritanie. Malgré les assertions sur ces changements politiques, le gouvernement français, et plus largement, la droite française, ne se sont véritablement pas démarqués de l'évolution mauritanienne.
Mais c'est à se demander ce qui détermine le millier de français présent en Mauritanie dans le choix d'un candidat plutôt qu'un autre de cette élection. Ce qui est sûr, c'est que le dernier putsch de 2008, suivi d'une entremise française dans les négociations de Dakar, a permis de crédibiliser l'élection présidentielle de juillet 2009 qui a vu l'élection du président Aziz.
Le quinquennat de Sarkozy, qui s'achève, a été marqué par l'assassinat de 4 touristes français, à Aleg, par des islamistes relaxés par le président démocratiquement élu, Sidioca. Il consacre certainement une nouvelle perception où la donne sécuritaire-dans tout le Saheld'ailleurs- semble avoir pris le pas sur les autres désidératas.
Cela va-t-il changer avec la nouvelle élection? Très peu probable eu égard à l'insécurité rampante et à l'instabilité politique qui fut son corolaire notamment au Mali voisin. Dans cette perspective, les Etats savent pertinemment qu'ils n'ont pas d'amis mais surtout des intérêts. Dans la visière de Aqmi, la France ne dérogera pas à cette règle dans tout le Maghreb. Alors wait and see.
JD
Les français se sont rendus ce dimanche pour élire un nouveau président. Les sondages indexent deux favoris entre lesquels, traditionnellement, les choix des français tanguent. Il s'agit des candidats sortant, Nicolas Sarkozy (UMP), et de François Hollande(PS).
Un duopole politique qui n'est pas toujours exempt d'intrus comme ce fut le cas avec la poussée lepeniste, en 2002. Mais depuis des choses ont bien changé avec la remise en cause de l'establishment socialiste et surtout depuis l'affaire DSK dont semble avoir profité François Hollande pour s'imposer comme le candidat socialiste, le plus en vue.
Et les mauritaniens dans tout cela
Vrai ou faux, l'un des leaders les plus charismatiques de l'Opposition mauritanienne, Ahmed Ould Daddah, a été toujours perçu comme l'homme des socialistes en Mauritanie. Cette gauche mauritanienne, peut être faudrait-il faire le lien, était souvent relayée dans la métropole française par les mouvements politiques des jeunes nourris à l'école du socialisme "à la française". "Conscience et Résistence" avait joué, dans ce registre, un rôle important, dans le rapprochement entre l'Opposition , sous l'ère Taya, et l'Opposition mauritanienne. Ahmed Ould Daddah n'était pas, lui non plus, un inconnu dans les arcanes de la politique politicienne française.
La receptivité du dernier gouvernement socialiste de Lionel Jospin, 1997, au discours de l'Opposition expliquerait la zone de turbulence entre les deux pays dont l'apogée sera la plainte introduite, en juin 1999, contre l'officier mauritanien, Ely Ould Dah, alors en formation dans ce pays. Sa mise en détention, avant son exfiltration, marquera un tournant pour le Pouvoir de l'époque se mettant sous le parapluie américain, avec à la clé l'ouverture de la première ambassade israélienne dans le pays.
La désaffection des français pour le socialisme et la montée de l'extrême droite, plus poujadiste que jamais, ferment, d'une certaine manière, les accès politiques de l'Opposition dans le microcosme politique français. Cela durera tant que la Gauche n'aura pas pris ses marques. La réélection successive de Jacques Chirac et celle de Nicolas Sarkozy, vont durablement toucher l'Opposition mauritanienne. Ni le coup d'Etat du CMJD, en 2005, encore moins celui du HCE, en 2008, ne semblent véritablement contrarier la Politique française, enMauritanie. Malgré les assertions sur ces changements politiques, le gouvernement français, et plus largement, la droite française, ne se sont véritablement pas démarqués de l'évolution mauritanienne.
Mais c'est à se demander ce qui détermine le millier de français présent en Mauritanie dans le choix d'un candidat plutôt qu'un autre de cette élection. Ce qui est sûr, c'est que le dernier putsch de 2008, suivi d'une entremise française dans les négociations de Dakar, a permis de crédibiliser l'élection présidentielle de juillet 2009 qui a vu l'élection du président Aziz.
Le quinquennat de Sarkozy, qui s'achève, a été marqué par l'assassinat de 4 touristes français, à Aleg, par des islamistes relaxés par le président démocratiquement élu, Sidioca. Il consacre certainement une nouvelle perception où la donne sécuritaire-dans tout le Saheld'ailleurs- semble avoir pris le pas sur les autres désidératas.
Cela va-t-il changer avec la nouvelle élection? Très peu probable eu égard à l'insécurité rampante et à l'instabilité politique qui fut son corolaire notamment au Mali voisin. Dans cette perspective, les Etats savent pertinemment qu'ils n'ont pas d'amis mais surtout des intérêts. Dans la visière de Aqmi, la France ne dérogera pas à cette règle dans tout le Maghreb. Alors wait and see.
JD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire