mercredi 25 avril 2012

Il est urgent d'agir pour réfréner le trafic de drogue en Afrique de l'Ouest


Dakar - Il est urgent d'agir en Afrique de l'Ouest pour réfréner le transit de drogues produites en Amérique latine pour le marché européen, mais aussi pour en contenir la consommation, en hausse ces dernières années dans la région, ont estimé des experts réunis récemment au Sénégal.

Le problème est sérieux. Ces dernières années, il y a eu une augmentation à la fois des quantités de drogues qui passent dans la région mais également des consommations sur place, a déclaré mardi dans un entretien à l'AFP Alan Doss, ex-responsable de l'ONU au Liberia qui était parmi près de 50 experts ayant discuté de ces questions lors d'un atelier du 18 au 20 avril à Dakar.

Selon lui, l'impact n'est pas encore très visible dans les mêmes proportions qu'en Amérique latine mais si on ne s'attaque pas à ce problème en urgence, il deviendra difficile à contrôler.

Les drogues, provenant d'Amérique du Sud et à destination de l'Europe, passent par plusieurs voies qui se diversifient au fur et à mesure que les trafiquants rencontrent des obstacles, a ajouté M. Doss, joint à Genève au siège de la Fondation Kofi Annan où il est un conseiller politique.

Cette fondation a organisé l'atelier de Dakar en collaboration, notamment, avec le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent (Giaba) en Afrique de l'Ouest et le Centre pour la coopération internationale de l'Université de New York(CIC).

Lors de leurs travaux, qui n'étaient pas ouverts à la presse, les experts ont étudié et évalué l'impact du crime organisé et du trafic de stupéfiants sur la sécurité, la gouvernance et le développement en Afrique de l'Ouest, selon un communiqué transmis à l'AFP par laFondation Kofi Annan.

Pour la plupart des participants, la région n'a pas encore vu le fort degré de violence qu'engendre le trafic de drogues en Amérique latine et les niveaux élevés de consommation constatés en Europe et en Amérique du Nord, mais il faut une action urgente afin d'empêcher que l'argent de la drogue ne vienne aggraver les difficultés en matière de sécurité, gouvernance et développement social et économique auxquelles (elle) est confrontée.

Entre 2004 et 2006, il y a eu d'après les infos disponibles auprès de l'ONUDC (Office des Nations unies contre le trafic de drogue et la criminalité) de quatre à 15 tonnes de cocaïnes saisies par an en Afrique de l'Ouest, mais les saisies ne sont pas forcément un bon indicateur de la quantité de drogue qui circule effectivement dans la région, car les informations ne sont pas très précises, et le milieu est peu accessible, a affirmé Alan Doss.

Ces dernières années, d'après l'ONUDC, la quantité de drogues introduites dans la région par diverses voies et moyens tourne autour de 35 tonnes par an. Et nous pensons que cette quantité représente environ 30% du marché européen de la cocaïne, a-t-il poursuivi.

Une certaine partie de cette drogue reste sur place. Il y a toujours des fuites sur le marché local. Parfois, les trafiquants paient en nature, le trafic créé son propre marché, a-t-il dit.

Des initiatives et mesures ont été prises face à prolifération de ce trafic mais leur mise en oeuvre reste difficile. Les fonds issus du crime organisé et du trafic de stupéfiants infiltrent les structures de gouvernance politique, économique ainsi que les communautés, ont constaté les experts selon le communiqué.

Selon Alan Doss, il faut notamment plus de savoirs, de capacités, et surtout d'engagement politique. Il n'y a pas d'engagement politique parce qu'il y a beaucoup d'autres problèmes à régler dans la plupart des pays de la région.






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