Les hommes, c’est connu, sont des produits de leur environnement. Ils portent sur eux les marques de leur époque, les empreintes de leur milieu et les stigmates de leur vécu. Ces éléments déteignent infailliblement dans leur façon de vivre et d’entrevoir les choses.
En Mauritanie, cette marque se décline sous la forme d’une aversion morbide pour les raccourcis .Partout ou presque, il faut « brûler les étapes », passer outre les conventions, les codes de conduite. On hait les cursus, on déteste les processus, les procédures .Tout doit s’obtenir vite et à moindre frais.
Jugez-en vous-même : nos métiers de prédilection, la désaffection pour les études qui mine notre jeunesse, le fort taux de « coup de pouce » dans nos carrières, le niveau élevé de corruption dans nos administrations, l’inégalable recours à la politique comme passerelle sociale sont autant de symptômes d’une léthargie ambiante.
Cette aversion chronique pour les raccourcis est perceptible à tous les échelons de l’activité sociale. Mais c’est surtout en politique qu’elle prend des reliefs inquiétants.
Notre parcours dans ce domaine, n’a été jusqu’ici qu’un formidable kaléidoscope de raccourcis…militaires. Des coups d’état, rien que des coups d’état, toujours bien justifiés, toujours bien « salués ».On ne s’offusque même plus de ce long gâchis historique fait de revirements et d’éternels recommencements ; On en perd jusqu’à la force d’indignation, le courage de la dénonciation. Tous unis dans la compromission et la sape des institutions.
L’essentiel étant à chaque fois de pouvoir tirer son épingle du jeu ;de ce triste jeu qu’une classe politique impose à un peuple médusé dans une république à taille humaine livrée aux turpitudes des ambitions personnelles et aux contorsions fantaisistes d’acteurs politiques en quête de raccourcis. Nous n’avons pas à cœur de bâtir un état solide, des institutions fortes qui transcendent les contingences de l’heure et impriment à notre marche le cachet solennel de la vertu démocratique .
Non ! Nous sommes partout, d’accord avec tout. Nous cautionnons, Comprenons, acceptons les pires incongruités, les plus sordides entorses aux principes démocratiques au gré du vent, de nos vents.
Pour n’avoir pas un code d’honneur en matière politique, on se retrouve livré aux pires contradictions et à de serviles errements : cautionner des coups d’état, les suggérer même et se retrouver après à exiger qu’un président élu « dégage » ! C’est trop facile, trop court ! Que la mémoire et la constance nous font souvent défaut !
Nous devons apprendre à arrêter de travestir les règles du jeu …à chaque fois, à chaque « partie. » Nous devons nous interdire d’abréger les processus et d’être obligé d’emprunter de périlleux chemins de travers. Nous devons apprendre à nous assigner des limites et nous astreindre des codes de conduite. Nous devons nous imposer une discipline et une morale politique à même de nous épargner des errances superflues et des postures peu honorables. Notre printemps se doit d’abord d’être un automne de mue. C’est par là qu’il doit commencer et pas ailleurs….
Ibrahima Falilou
Professeur
En Mauritanie, cette marque se décline sous la forme d’une aversion morbide pour les raccourcis .Partout ou presque, il faut « brûler les étapes », passer outre les conventions, les codes de conduite. On hait les cursus, on déteste les processus, les procédures .Tout doit s’obtenir vite et à moindre frais.
Jugez-en vous-même : nos métiers de prédilection, la désaffection pour les études qui mine notre jeunesse, le fort taux de « coup de pouce » dans nos carrières, le niveau élevé de corruption dans nos administrations, l’inégalable recours à la politique comme passerelle sociale sont autant de symptômes d’une léthargie ambiante.
Cette aversion chronique pour les raccourcis est perceptible à tous les échelons de l’activité sociale. Mais c’est surtout en politique qu’elle prend des reliefs inquiétants.
Notre parcours dans ce domaine, n’a été jusqu’ici qu’un formidable kaléidoscope de raccourcis…militaires. Des coups d’état, rien que des coups d’état, toujours bien justifiés, toujours bien « salués ».On ne s’offusque même plus de ce long gâchis historique fait de revirements et d’éternels recommencements ; On en perd jusqu’à la force d’indignation, le courage de la dénonciation. Tous unis dans la compromission et la sape des institutions.
L’essentiel étant à chaque fois de pouvoir tirer son épingle du jeu ;de ce triste jeu qu’une classe politique impose à un peuple médusé dans une république à taille humaine livrée aux turpitudes des ambitions personnelles et aux contorsions fantaisistes d’acteurs politiques en quête de raccourcis. Nous n’avons pas à cœur de bâtir un état solide, des institutions fortes qui transcendent les contingences de l’heure et impriment à notre marche le cachet solennel de la vertu démocratique .
Non ! Nous sommes partout, d’accord avec tout. Nous cautionnons, Comprenons, acceptons les pires incongruités, les plus sordides entorses aux principes démocratiques au gré du vent, de nos vents.
Pour n’avoir pas un code d’honneur en matière politique, on se retrouve livré aux pires contradictions et à de serviles errements : cautionner des coups d’état, les suggérer même et se retrouver après à exiger qu’un président élu « dégage » ! C’est trop facile, trop court ! Que la mémoire et la constance nous font souvent défaut !
Nous devons apprendre à arrêter de travestir les règles du jeu …à chaque fois, à chaque « partie. » Nous devons nous interdire d’abréger les processus et d’être obligé d’emprunter de périlleux chemins de travers. Nous devons apprendre à nous assigner des limites et nous astreindre des codes de conduite. Nous devons nous imposer une discipline et une morale politique à même de nous épargner des errances superflues et des postures peu honorables. Notre printemps se doit d’abord d’être un automne de mue. C’est par là qu’il doit commencer et pas ailleurs….
Ibrahima Falilou
Professeur
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