vendredi 13 avril 2012

Lutte contre le terrorisme : Plus compliquée qu’avant


AQMI (Al Qaeda au Maghreb Arabe) doit certainement se frotter les mains. L’organisation terroriste, branche maghrébine d’Al Qaeda, ne pouvait espérer meilleure situation que celle qui a instauré une confusion totale au nord Mali, au moment même où les unités d’élites et l’aviation militaire mauritaniennes l’obligeaient à se terrer.

C’est dire que la situation nouvelle créée par le conflit au nord Mali puis la déclaration d’indépendance de l’Azawad rend plus compliquée toute démarche visant à éradiquer le terrorisme dans la région sahélo-saharienne. Les pays de la zone n’ont pas agi au moment opportun pour empêcher ce qui est maintenant, véritablement, un casse-tête.

Dans un récent entretien avec l’AFP, le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait jugé, «en-deçà « de ce qui est requis la participation des pays du Sahel dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Une manière à peine voilée de dire que la Mauritanie était allée presque seule dans sa guerre contre AQMI (Al qaeda au Maghreb Islamique) mais aussi que le risque était devenu plus grand avec le conflit armé en Libye pays dont la situation dans le nord Maliest l’une des conséquences fâcheuses.

Il ne s’agit plus de s’interroger maintenant sur le droit consacré de chaque pays de traiter une affaire d’otages avec les salafistes, en fonction de ce qu’il croit « juste » ou du moins permis, et sur l’efficacité des stratégies particulières pour faire face à ce phénomène planétaire mais de bétonner ses frontières face à un risque évident de « contamination » par le cas malien.

Dans le nouveau contexte, il ne sera même plus question de divergences, conjoncturelles ou pas, entre les pays de la sous région, comme cela est arrivé dans le passé entre laMauritanie et le Mali, mais bien d’une possible remise en cause de tous les accords de sécurité au niveau de cette vaste zone sahélo-saharienne.

Le terrorisme ambiant, patent et affiché qui prévaut dans la région du Sahel ne pourra que se féliciter de l’anarchie qui règne au nord Mali (et toujours en Libye actuellement) et tenter de prendre de court les gouvernements de la région et, notamment, ceux de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger même.

Les approches singulières ne feront pas déloger les nouveaux seigneurs de l’Azawad, dont certains ont fui la Libye, l’Afghanistan et l’Irak sous les coups de boutoir des forces alliées de l’Occident et qui se sont installés dans cette contrée désertique, dans une sorte d'inaccessible «no man's land» pour former leurs troupes et lancer leurs différentes offensives contre les gouvernements de ces pays, s'en prendre à des touristes étrangers et même, semble-t-il, réussir la parfaite symbiose entre terrorisme et trafic de drogue.

A vrai dire, ce qui compte aujourd'hui, c'est d'abord une entente au niveau des pays de la région. Le pacte signé par l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger doit dépasser le simple cadre d’une rencontre diplomatique tous les deux ou trois mois, pour être élevé au niveau d’une action militaire commune pour déloger AQMI de son repère dans le nord Mali. Avec le risque, quand même de déclarer – aussi – la guerre au MNLA et à Ançar Eddine.

Sneiba 





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