Les livres brulés par les militants de IRA ont suscité beaucoup de réactions tant à l’intérieur du pays qu’a l’extérieur. Les échos dans leurs ensembles ont permis de démasquer les imposteurs tapis dans l’ombre et qui prennent le visage d’acteurs sociaux. Les reflexes du gouvernement, des partis politiques, des ulémas et de la masse en général étaient divergents et avaient une particularité raciste et non religieuse.
Il semble nécessaire d’expliquer la vaillante action des militants de l’IRA avant d’exhiber les détails sur les réactions des principaux acteurs du pays. Les livres brulés sont des livres de la pseudo-jurisprudence, c'est-à-dire d’un Fiqh en porte-à-faux avec les principes fondamentaux de l’Islam. Pendant que l’Islam honore l’Homme et le désigne dans le Coran comme le représentant de Dieu sur terre tout en décrétant que tous être humains sont égaux, les livres brulés les divisent et les catégorisent en libres et en esclaves. Il est aussi nécessaire de noter, à cet effet, que ces livres ne sont pas sacrés et ils ne véhiculent au demeurant que les opinions très controversées de leurs auteurs.
Peut-être que c’est par ignorance et/ou à défaut de vision que les ennemis de IRA, et par ricochet ennemis de la justice et de la liberté, ont cru recevoir un don venant du ciel susceptible de détruire de façon totale et définitive le mouvement abolitionniste, cette organisation plus que jamais déterminée à établir les valeurs de l’égalité et la justice à travers sa lutte sans ménagement dans un Etat où le ardeur de combattant n’a d’égal que l’encombrement que nous inspirons aux faux-dévots, ces énergumènes de la magnificence du faux et usage du faux.
C’est Mohamed Ould Abdel Aziz et sa machine de manipulation et de répression qui se sont fait entendre les premiers. La télévision du pouvoir et ses radios, soutenus par le reste des mass-médias détenus à 100 % par la communauté Bidhanes, ont diffusé à la une et de façon vindicative, après avoir bien choisi les séquences qui leur sont favorables, Biram et des militants de l’IRA entrain de bruûer les livres qu’ils ont appelé « les grandes références du fiqh malikites, les livres sacrés ». Ces documents ne sont, en réalité, qu’une jurisprudence des négriers, des références sataniques légitimant les pratique esclavagistes.
L’état avec la complicité de quelques Imams et les services secrets ont déployé de grands moyens pour faire sortir des élèves des Mahadras et suscité des citoyens ignorants auxquels il a fait croire que c’est le saint Coran qui a été brulé. Tout ce monde a été amené à manifester, dans une piètre manœuvre de manipulation pour, dit-on, dénoncer l’acte des militants de IRA et demander le châtiment de Biram. Des centaines de manifestants et non pas des milliers, comme l’on s’évertue à le faire croire, dont la majorité sont des policiers en civil, ont été accueillis par le président Ould Abdel Aziz qui a annoncé son verdict : des sanctions très dures contre Biram pour affirmer une fois de plus que c’est lui qui est derrière l’injuste machine judicaire du pays.
Les partis politiques de la COD, plus occupés par la conquête à tout prix du fauteuil présidentiel que de connaître la réalité des faits, se sont précipités à condamner le dit acte de Biram et ses compagnons de lutte sans essayer de contacter leurs « amis » pour savoir la vérité. Bien que saturés d’intellectuels, ils se sont laissés emporter comme des ignorants par les diffamations des medias de l’Etat. Les «amis » d’hier ont montré sans vergogne que ni l’unité nationale ni la protection des droits individuels, ni encore la démocratie n’a d’intérêt pour eux. Ces partis sont restés indifférents devant les cas d’esclavages avérés et la distribution des mauritaniens sous forme de dons en nature dans les royaumes, Emirats et sultanats golfe. Pour eux le peuple mauritanien n’est qu’un pont de passage sans péage vers le palais présidentiels. Leur amitié avec le mouvement avait comme objectif d’utiliser les Haratins pour chasser Ould Abdel Aziz du pouvoir et non instaurer l’égalité et la justice dans le pays. Par ces visées Ils apportent, une fois encore, la preuve qu’ils ne sont pas crédibles.
Les mass-médias, détenus principalement par la bourgeoisie bidhans, n’ont pas voulu rater l’occasion de satisfaire le « public mauritanien », qui aime la désinformation plus que l’information, en orchestrant une propagande qui a profondément remis en cause leur neutralité. Les journalistes qui se bousculaient devant la porte de la maison de Biram pour obtenir une interview ont tous décampé et disparu de Ryad pour ne pas être indexés comme des amis du diable. Or le diable c’est celui qui refuse de dire la vérité. « Mauritanide », une radio privée se voulant « neutre » a annoncé hier que Touche pas à ma Nationalité a organisé une manifestation pour demander la libération de Biram alors qu’elle sait très bien que la manifestation est organisé par IRA ; une façon de minimiser les actions de IRA après l’arrestation de son leader. Les sit-in et les manifestations du mouvement sont publiés par un ou deux sites seulement parmi plus de cent dans le pays.
Tout ce monde, c’est-à-dire le gouvernement, les masses médias, les partis politiques et les supposés Ulémas se sont précipités pour diriger la campagne de diabolisation et d’épuration ethnique menées contre les Haratines. Ils sont, en fait, les avant-gardistes de la jurisprudence du faux qui leur garantie la mainmise sur une société où ils sont les maîtres des esclaves qui leur doivent obéissance. Le système Bidhans s’est comporté comme si la religion lui revenait de droit et c’est au système d’en garantir la protection. Par leur comportement hypocrite, les Ulémas de Ould Abdel Aziz ont voulu exprimer au peuple mauritanien que la religion est réservée à certaines personnes tandis que les autres doivent se soumettre à leurs fatwas. Les uns ont le droit de légiférer et les autres doivent obtempérer.
L’action de Biram a permis de faire tomber le masque derrière lequel se cachait le system Bidhan soumis à la jurisprudence du faux plutôt qu’au Coran et la Sunna. C’est une action qui a permis de montrer que les érudits formés dans les écoles mauritaniennes expriment plus de respects aux livres de la version locale du Malikisme beidhane que le prophète et Malik lui-même. Les Haratins ont lu et compris, à travers ce qui s’est passé, que l’on s’évertue à les réduire vaille que vaille en des outils entre les mains du système féodal, à l’instar des enfants Haratins forcés à manifester dans l’est du pays et certains de leurs congénères « érudits » reçus par Ould Abdel Aziz afin de condamner l’action de IRA. Enfin l’acte de Ryad a permis aux intellectuels Haratins de reconnaitre, une fois de plus, la nécessité de s’imposer dans ce pays comme une communauté indépendante réclamant tous ses droits sociaux et civiques perdus depuis la domination Berbères en Mauritanie.
Cheikh Abdel Ahad
Secrétaire à l’organisation de l’IRA
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