dimanche 3 juin 2012

La Journée Mondiale de l’Environnement


Amédi Camara a-t-il rectifié le tir des remontrances de Mohamed Ould Abdel Aziz ? 

Le 5 juin 2012 de chaque année la Communauté Internationale célèbre depuis 1972 cette date anniversaire dédiée à l’environnement.

La Journée internationale de l'environnement vise à sensibiliser les peuples du monde entier des dangers environnementaux qui ne cessent de menacer l'humanité et d'annihiler les efforts de développement, dont paradoxalement, nous sommes responsables par les actes que nous posons.

Chez nous, la célébration de la journée se prépare dans la plus grande opacité des responsables chargés du département de l’environnement, le ministre en tête. Alors que nous sommes à 72 heures de la célébration de cette journée, à part la « bougeotte » du Réseau des parlementaires au niveau de Nouadhibou, rien ne semble être entrepris pour que la presse soit mise au fait des activités du département pour fêter cette date anniversaire.

Pourtant la célébration de cette journée aurait dû amener les responsables du département à mobiliser la presse afin de mettre l'accent sur l’aspect éducationnel pour non seulement conscientiser les populations mais également les emmener à adopter des comportements respectueux de l'environnement et allant dans le sens de le préserver.

D’autant que le thème de cette année, axé sur l'économie verte, est un appel du pied fait à toutes les composantes de la société. Avouons-le, la situation de l'environnement dans notre pays est préoccupante.

Et pour cause, il y’a encore quelques années et c’est toujours le cas -même si la pression sur les ressources forestières a sensiblement diminué- les besoins en charbon de bois àNouakchott et dans d’autres villes étaient satisfaits par des forêts qui se trouvaient dans la vallée du fleuve. Particulièrement au Brakna, au Gorgol et au Guidimakha. De sorte qu’aujourd’hui, les forêts dans ces régions ont, pour l'essentiel, disparu.

Mieux vaut tard que jamais

Il était attendu que le ministre délégué, chargé de l’environnement, se mouille la chemise pour donner une visibilité aux activités qu’il compte entreprendre durant cette date anniversaire. Mais pendant qu’ailleurs des activités sont menées dans le cadre de la journée mondiale de l’environnement, ici la presse indépendante est tenue à l’écart. Rien ne doit être entrepris en sa direction. D’ailleurs il est interdit à un quelconque responsable du département de s’adresser à elle.

Cela vraisemblablement suite à une lettre circulaire du chef du gouvernement pour amener les responsables des départements ministériels à ne pas s’adresser n’importe commun à cette presse. Or, le président de la République ne s’en est-il pas pris aux cadres du département de l’environnement et aux médias publics (Radio et Télévision) lors d’une visite sur les lieux de l’opération de plantation d’arbres ?

C’était en septembre 2011. Il avait dit ceci : «D'emblée, je tiens à exprimer mes remerciements à tous les citoyens pour leur présence massive et l'effort qu'ils ont consenti en faveur de la réussite de cette opération, effort dont j'ai le regret de constater qu'il n'a pas donné les résultats attendus. C'est ça mon constat, je l'ai dit directement aux responsables et techniciens du département de l'environnement. (…) Les services concernés n'ont pas pris les dispositions nécessaires pour l'exploiter à bon escient pour assurer la réussite de l'action.

L'erreur incombe ici aux responsables du projet et aux organes de presse, notamment les journalistes de la télévision et la radio qui n'ont pas sensibilisé les citoyens sur les techniques appropriées de reboisement. (…) Après cette visite, j'ai remarqué qu'il y'a beaucoup de mise en scène sur la télévision nationale pour démontrer des réalisations fictives. Beaucoup d'arbustes étaient plantés sans dévoiler le sac plastique ce qui les empêches à pousser. Ce genre de négligence n'est pas récent et remonte à plusieurs décennies. (…)

Le ministère doit tirer les leçons du passé et évaluer la première phase pour éviter les erreurs, sachant le projet est dans sa 2ème année et des lacunes de la première année sont répétées cette année. La responsabilité dans cela est attribuée aux cadres du ministère qui n'ont pas éclairé les citoyens sur les erreurs commises. (…)

Les journalistes doivent descendre sur le terrain, recueillir les témoignages des autorités concernées, chercher la réalité et évaluer la première phase du projet pour ressortir ses forces et ses faiblesses et publier tout ça en toute liberté. Si la version avancée par les autorités concernées s'est avérée contre la réalité, les média doivent le préciser»…

Par ces propos, le chef de l’Etat reconnaissait que l’opération de plantation d’arbres était loin d’être satisfaisante. Aux uns, il tenait responsable d’avoir laissé faire sans préparation des intervenants aux opérations. Aux journalistes des médias officiels, il était reproché d’avoir usé de la langue de bois pour éviter de mettre le doigt sur les insuffisances constatées dans cette importante opération de reboisement de la ceinture verte de la ville de Nouakchott.

Quand on voit le silence qui entoure la célébration de la Journée Mondiale de l’environnement, on est en droit de se demander si vraiment le ministre délégué chargé de l’environnement a franchement compris ce que le président de la République attend de lui. Toute chose qui aurait dû l’amener à corriger les insuffisances pour impliquer toute la presse dans les activités environnementales. Comprenne qui pourra la gestion de l’environnement qui souffre de mauvaise gouvernance comme tant d’autres départements ministériels d’ailleurs.

Moussa Diop





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