dimanche 22 avril 2012

Ould Haiba : « Certains proches de Ould Abdel Aziz sont plus dangereux à son pouvoir ...


...que l’opposition ».

Le président du groupe MEPIPS pour la communication Mohamed Salem Ould Haiba a critiqué les positions de certaines personnalités aujourd’hui présentes aux premiers rangs de l’opposition mauritanienne, soulignant que personne ne peut être surpris par l’appel lancé au régime par le chef de file de l’opposition Ahmed Ould Daddah pour « rahil ».

Evoquant le leader de l’App Messaoud Ould Boulkheir, il a indiqué qu’il est tout à fait logique qu’il critique les politiques de ce pouvoir, indiquant qu’il n’est pas aussi étonnant que le président de l’Ufp Dr Mohamed Ould Maouloudobserve une position opposée au régime.

« Ces dirigeants sont réputés par leur long combat au sein de l’opposition et par leurs revendications constantes de la démocratie, de la transparence et des libertés » a-t-il dit, rappelant que tous les mauritaniens leurs reconnaissent cette lutte dans les périodes du parti unique, de la confiscation des opinions et la répression des libertés, précisant qu’ils sont des leaders d’une opposition véritable.

Par contre, Ould Haiba estime surprenant de lire dans les colonnes des médias, de voir dans les meetings et les marches revendiquant « rahil » le pouvoir, des personnalités qui brandissant des slogans requérant la démocratie, la liberté d’expression et dénonçant les libertés, s’impatientant le départ d’un président démocratiquement, qui sont familiers au peuple mauritanien en raison des fonctions qu’elles avaient occupées auparavant en leur qualité de ministres, de secrétaires généraux, de directeurs de la sureté, de conseillers, de walis et de hakem sous des régimes qui censurent la presse, emprisonne les hommes politiques, réprime les manifestants, refuse les récépissés aux partis et aux Ong de la société civile, interdit la libéralisation de l’audiovisuel, ayant gouverné la Mauritanie pendant plus de 20 ans.

« Aucun d’entre eux n’avait réfléchi au rahil du pouvoir que quand ce dernier est devenu démocratique, jouissant de l’entière légitimité constitutionnelle et populaire ! Ils ont passé 20 ans à piller la Mauritanie, à arrêter les citoyens, à interdire les libertés, à confisquer l’opinion, à truquer les élections, à falsifier l’état civil, les chiffres de la Banque centrale, à tisser des relations diplomatiques et autres avec les ennemis de la nation, du peuple et de la religion, pour se muer aujourd’hui en prêcheurs de la démocratie, des libertés et de l’alternance au pouvoir » a dit Ould Haiba.

« Pensent-ils que le peuple mauritanien est idiot à ce point pour le mépriser de cette manière ? Ils instrumentalisent la bonté de certains leaders de l’opposition véritable pour embarquer la vague dans leur tentative vindicative de Ould Abdel Aziz, parce qu’il a sauvé laMauritanie de leurs vils projets en août 2005 et s’est fermement dressé contre leur retour en août 2008 » a-t-il poursuivi.

Ould Haiba a appelé le président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé officiellement devant l’opinion l’ouverture des portes de la présidence devant les leaders de l’opposition – s’ils veulent- pour lui présenter leurs points de vue sur tout ce qu’il fait et pour qu’il les informe de toutes les décisions avant leur entrée en vigueur , pour les écouter et entendre leurs propositions sur tout ce qui se déroule dans les centres de décision. « S’il procède ainsi, le peuple saura qui est sincère dans son opposition, qui est soucieux de l’intérêt du pays, qui ne veut pas le pouvoir ou venger le régime de la gabegie et de la dictature » a-t-il dit.

Et de pousuivre : « Ces personnalités ne sont pas mues par l’intérêt de la Mauritanie, mais par des mains étrangères déterminées à détruire la Mauritanie, à embraser le pays à travers l’incitation au désordre et aux querelles entre les membres de son peuple. Il paraîtra au président et au peuple que les mouvements vécus par la Mauritanie ne sont pas pacifiques, qu’elles revendiquent des fins autres que celles exprimées par les banderoles. 

Ce qui se déroule dans certains Etats ne dupe personne et n’incite pas à la révolution, parce que la Mauritanie était le premier pays à vivre un printemps pacifique véritable sur la gabegie et la dictature, le premier Etat à instaurer les règles de l’alternance pacifique au pouvoir, à jeter les fondements d’une démocratie véritable et d’une liberté d’expression dont l’annulation de l’emprisonnement des journalistes, la libéralisation de l’audiovisuel, l’ouverture des médias publics devant l’opposition avec l’obligation de couverture de toutes leurs activités » .

Et d’ajouter : « le problème du pouvoir du président Ould Abdel Aziz n’est pas dans l’opposition, mais au sein de la majorité », soulignant que certains proches du président de la république sont les plus nocifs à son régime.

A ce propos, il dit : « certains proches du président Ould Abdel Aziz usent du trafic d’influence pour éloigner les gens et rendre le pouvoir infréquentable. Ce sont eux qui incitaient certains pendant le règne de l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.Nous sommes sûrs que Ould Abdel Aziz n’est pas au courant de cela. Nous l’évoquons pour sensibiliser. 

La Banque centrale, qui est l’une des plus importantes institutions financières du pays, qui maîtrise les devises, les cautions bancaires et les importations, est devenue la source de raillerie pour le citoyen lambda. Il n’échappe plus aujourd’hui dans les salons et dans les discussions que cet établissement public est dominé par un seul homme, du fait qu’il est le proche du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Il commande tout et personne d’autre que lui ne peut profiter des opérations de la BCM ».

Et de poursuivre : « Tout pouvoir a besoin d’un appui fort pour l’aider de sorte à ce que si le président effectue une visite à l’une des wilayas de l’intérieur, ses soutiens sont présents sur le terrain, offrant à boire et l’hospitalité aux populations, déployant leurs efforts pour leur succès de ce séjour. Mais, ce qu’on constate actuellement, c’est certains proches du président de la république, comptés sur son groupe tribal, font exactement le contraire. Ils le précédent dans les régions qu’il visite pour recourir au commerce du trafic d’influence auprès des citoyens et pour exiger de leur part au delà de leurs moyens sous le label des cotisations pour assurer le succès de la visite.

C’est cela qui rend le pouvoir infréquentable par les citoyens, qui les éloigne, non pas parce qu’ils s’opposent à la politique ou au programme du président ; puisque si c’était le cas, ils ne lui auraient pas accordé la majorité de leurs voix au premier tour de l’élection présidentielle de juillet 2009 comme ils ne l’auraient pas accueilli en grand nombre comme nous l’avons remarqué dans tous ses meetings » .

Un groupe restreint de personnes œuvre à nuire le pouvoir de Ould Abdel Aziz. Ils sont parmi ses proches, les plus immédiats. Ces gens sont plus dangereux que tous ses opposants et adversaires. Ils constituent une menace à tout le groupe tribal auquel appartient le présidentMohamed Ould Abdel Aziz. Par honnêteté, il faut dire que son groupe tribal est réputé dans ce pays par son histoire et par ses contributions au développement de l’économie nationale, à la construction de l’Etat mauritanien et n’a donc pas besoin d’être présenté.

Les fils de ce groupe figurent parmi les premiers commerçants et premiers importateurs sur cette terre, même avant l’indépendance. Les commerçants d’Aoulad Bousbaa étaient au devant des plus grands marchands, négociants et importateurs de la Mauritanie. Ils ont introduit le tissu, le thé vert, la farine, toutes les denrées nécessaires. Ils ont exercé le commerce à l’extérieur ce qui confirme que leurs richesses s’étaient formées avant l’actuel pouvoir et les régimes qui l’avaient précédés.

Ils ont importé le lait, le riz, les pièces détachées, les produits de peinture. Ils ont fourni le pain qui est un produit essentiel dans l’alimentation des peuples à travers le monde. Les plus grands hommes d’affaires, voire le premier homme d’affaires dans ce pays est issu de ce groupe et il est connu par tous les mauritaniens, par ses actions de bienfaisance qui ont profité à tous les démunis, pauvres et handicapés. Il n’a rien pris du régime de Ould Abdel Aziz ni d’un autre pouvoir. Il y a d’autres dont les affaires ont souffert, les fortunes ont chuté après l’arrivée deOuld Abdel Aziz au pouvoir.

Ould Haiba poursuit : « le danger vient d’une poignée de proches du président qui n’ont d’autre travail que le trafic d’influence et l’escroquerie des autres. Toutefois, je crois que l’évolution du discours du président de la république au cours des ses dernières visites à l’intérieur du pays, montre qu’il commence à se rendre compte de la réalité, à réaliser la nécessité de provoquer un changement réel au niveau du pouvoir, de manière à renouveler la majorité des membres de son gouvernement, parmi ceux d’entre eux qui sont à l’origine de la détérioration de la situation de plusieurs départements ministériels.

Ces ministres imputent au président tous les actes anarchiques qu’ils font et atteintes au service public, affirmant à l’opinion qu’ils agissent suivant ses ordres. C’est un mensonge. Je connais bien le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Il jouit d’une capacité extraordinaire d’écoute. Comme je l’ai dit maintes fois, il ne veut pas le pouvoir pour le pouvoir. Je sais que c’est un homme franc, démocratique, pieux et sincère dans tout ce qu’il fait dans l’intérêt du peuple mauritanien. Mais Ould Abdel Aziz n’a pas été chanceux dans le choix des membres du gouvernement, puisqu’il doit changer bon nombre d’entre eux, beaucoup de directions ratées surtout que la majorité n’est pas homogène et n’est pas franche dans son appui ».


Et de poursuivre : « j’ai appris que trois leaders de la majorité présidentielle sont sortis pour demander un nouveau dialogue. Lahouma estirna bistrika el jemil. Ces leaders ont participé à un dialogue qu’ils avaient qualifié du plus important dialogue national dans le pays, louant ses résultats dans des enregistrements audio et visuels disponibles. Ils resurgissent aujourd’hui pour appeler à un dialogue bis ! Que veulent-ils au juste ? Il y a un secret derrière cette contradiction impressionnante que les prochains jours ne manqueront pas de nous dévoiler le mystère.

« La majorité qui ne crie pas son soutien au président de la république, nuit à l’image médiatique du pouvoir. Le gouvernement soutient les médias opposés au président Ould Abdel Aziz. Certains ministres apportent des aides financières des budgets réservés à leur département pour cette presse qui mène une campagne perfides contre le président et contre son régime. Ils osent même le pire en permettant des fuites de données et de documents à des sites et à des journaux dont l’opposition à ce régime n’échappe à personne, attaquant la personnalité du président de la république.

Est-ce un gouvernement qui se respecte et qui jouit de la moindre des règles de l’harmonie interne ? Je pense qu’il est temps de rectifier cette situation anormale, de former un gouvernement plus compétent, plus respectueux et plus convaincu du programme du président de la république dont il a été chargé. Je suis certain que le président est sur le point d’opérer les ajustements pressants dans ce domaine.

atlanticmedia.info






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