Tripoli (AFP) - A Tripoli, le complexe d'oùMouammar Kadhafi dirigeait la Libye est un gruyère de tunnels et de bunkers. Des témoins évoquent un gymnase, une piscine olympique, un garage plein de voitures de luxe. Aujourd'hui, les installations partiellement détruites sont livrées au pillage.
Au milieu des constructions basses et blanches partiellement détruites, séparées par des murs anti-explosions de quatre mètres de haut, quelques cadavres de soldats pro-Kadhafi pourrissent au soleil.
Des centaines de combattants rebelles et des civils musardent dans Bab al-Aziziya en quête de butin, entrant dans des bâtiments à l'intérieur soigné - meubles luxueux et confortables, moulures aux murs et plafonds blancs, climatisation, lustres dorés. Un jeune homme est même venu avec un camion, déjà quasiment plein de meubles, tapis, couvertures, télévisions...
Au milieu des constructions basses et blanches partiellement détruites, séparées par des murs anti-explosions de quatre mètres de haut, quelques cadavres de soldats pro-Kadhafi pourrissent au soleil.
Des centaines de combattants rebelles et des civils musardent dans Bab al-Aziziya en quête de butin, entrant dans des bâtiments à l'intérieur soigné - meubles luxueux et confortables, moulures aux murs et plafonds blancs, climatisation, lustres dorés. Un jeune homme est même venu avec un camion, déjà quasiment plein de meubles, tapis, couvertures, télévisions...
Des rebelles libyens pillent dans le quartier général de Bab al-Aziziya, le 25 août 2011 © AFP Patrick Baz
Au sous-sol, l'électricité est coupée. Des kilomètres de tunnels et de salles se succèdent, véritable labyrinthe où l'on entre par des trappes dissimulées un peu partout, ici au milieu d'une pelouse, là dans le couloir d'un bâtiment quasiment calciné.
Saïd, 35 ans, est sorti mercredi d'une prison où il croupissait depuis des semaines pour avoir manifesté contre le régime. Après avoir été torturé - "Ils m'ont arraché les ongles, écorché la peau du dos pour y mettre du sel" -, il compte bien désormais trouver son dédommagement dans les caves où se terrait Mouammar Kadhafi, "ce rat". "C'est l'argent du peuple libyen qui a payé tout ça, ces bâtiments, ces bunkers, tout cet endroit", justifie-t-il.
Un homme se promène avec son butin à Bab al-Aziziya le 25 août 2011 © AFP Patrick Baz
Les tunnels obscurs et bas de plafond sont constellés de débris, vêtements, nourriture, chargeurs vides... Une vaste salle contient des dizaines d'ordinateurs portables alignés sur des tables, la suivante des étagères pleines de disques durs, une troisième d'énormes serveurs informatiques. "Ils peuvent contenir des informations importantes, il faut fouiller tout ça", décrète un rebelle qui fait rapidement sortir les curieux.
Plus loin, des chambres à coucher, vandalisées comme le reste du labyrinthe, lits retournés et matelas éventrés. Et ce qui devait être une cache d'armes où gisent des caisses fracassées d'armement russe et des gilets pare-balles sales.
Liacyr Ribeiro, un chirurgien plastique brésilien qui a opéré Mouammar Kadhafi en 1994 de poches sous les yeux, dit avoir vu dans ce dédale des installations nettement plus spectaculaires. Il est emmené dans une salle du bunker, rencontre Kadhafi. "Je lui ai dit qu'il faisait trop sombre pour l'examiner et il m'a emmené dans un cabinet dentaire des plus modernes", poursuit M. Ribeiro, interrogé par l'AFP au Brésil.
Dans le bunker, "j'ai aussi traversé un gymnase avec une piscine olympique", ajoute le chirurgien. M. Ribeiro se rappelle qu'il y avait aussi "deux salles d'opération avec des équipements allemands excellents, et une salle de repos".
Parmi les dizaines de personnes interrogées jeudi à Bab al-Azizya, nombreux étaient ceux à avoir entendu parler de la piscine, et à évoquer "un garage plein de voitures de luxe". Mais personne ne les avait vus de ses yeux, ni ne savait où ils se trouvaient.
Des rebelles regardent l'entrée d'un tunnel dans le quartier général de Bab al-Aziziya à Tripoli le 25 août 2011 © AFP Patrick Baz
A l'extérieur du complexe, la situation est relativement calme. De temps en temps, une balle claque contre un mur. "On pense qu'il y a des snipers", explique Fawzi Maktouf, 23 ans, au volant d'un pick-up rebelle équipé d'un canon anti-aérien. "On a arrêté quelqu'un qui tirait, mais il y a toujours des balles de temps en temps".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire