lundi 15 août 2011

L'esclavage, un problème occulté dans le Fouta, provoque des heurts à Diattar



Diattar, une localité située dans le département de Podor est depuis plusieurs mois secouée par une vive tension qui oppose les populations locales. A l’origine de cette rixe, un problème de caste.

En effet, depuis plusieurs mois, le groupe des Galoungkobé ne veut plus du nom des Mathioubé. Ils veulent désormais être désignés comme des Seebé. ‘Nous n’accepterons plus qu’on nous appelle desMathioubé et quiconque se hasarderait de nous donner ce surnom, nous mettrons fin à sa vie, appelez-nous dorénavantSeebé’, explique cet homme âgé d’une quarantaine d’années.

Pourquoi le choix de cette nouvelle appellation ? ‘C’est parce que tout simplement avec le motMathioudo (singulier de Mathioubé, Ndlr), les gens en abusent et ils insinuent que nous ne sommes pas des personnes’, lancera notre interlocuteur.
Et pourquoi avoir attendu ce moment pour refuser un nom qui, pourtant, est devenu familier aux populations depuis des décennies ? ‘On a compris maintenant qu’avec ce nom, certaines personnes ont fini de nous prendre pour des esclaves, et parfois ils en font trop’, a laissé entendre cet homme, marié et père de trois enfants, trouvé dans sa propre maison.

En effet, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été l’intronisation de l’actuel chef du villageA. M. Sy. Un Torodo qui aurait été choisi et accepté par les populations. L’on signale même que son rival, un nommé Ndiaye, un Mathioudo, aurait retiré sa candidature, après d’âpres discussions avec les différentes parties, et grâce au sous-préfet.

Mais c’est en manifestant leur joie après l’intronisation du Torodo, que la partie de Ndiayeaurait reçu quelques insanités. Ses partisans n’ont pas hésité à faire face à ces derniers. Des accrochages s’en suivirent et auront fait des dégâts matériels et corporels parmi les protagonistes.

Trois maisons ont été attaquées par des individus à coups de jets de pierres. Quelques blessés se trouveraient à l’hôpital de Ndioum et au district sanitaire de Podor. Ainsi, ils sont vingt-sept personnes Torobé comme Mathioubé qui sont en ce moment déférées à la Maison d’arrêt et de correction de Podor. La gendarmerie a, pour sa part, ouvert une enquête.

Même si tout est redevenu calme dans cette localité depuis trois jours, la tension reste vive àDiattar ; une localité jadis réputée être un coin paisible.


D'aprés le site Jamaa Fulbé :  L'esclavage, un problème occulté dans le Fouta, provoque des heurts à Diattar







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