mardi 16 août 2011

Elections municipales et législatives Vont-elles être boycottées par une partie de l’opposition ?



Le premier ministère a rendu public dimanche un décret portant convocation du collège électoral pour les élections municipales et législatives du 16 octobre 2011. A moins d’un compromis in extremis, il n’y aura pas de report de la date de ces élections.

Et, le dialogue tant attendu entre le pouvoir et l’opposition peine à être engagé. Messoiud Ould Boulkheir, président de l’APP et de l’assemblée nationale, a clairement affiché sa volonté d’entamer des discussions avec le pouvoir sans conditions.

En même temps, il a demandé avec insistance le report des élections. Le président de la République, au cours de son récent passage à la télévision nationale avait indiqué que la question du report des scrutins législatifs et municipaux pouvait être discutée si l’opposition le demande.
Et dans une interview au site noorinfo, à la question « Participerez-vous aux législatives si elles sont maintenues aux dates actuelles? »

Messoud, a réitéré sa demande de report en ces termes « L’organisation de toute élection, qu’elle soit communale, législative ou présidentielle, requiert une préparation préalable particulière tel que l’existence d’une pièce d’identité nationale non falsifiable et valide pour tous les mauritaniens, l’inscription sur les listes électorales d’un commun accord des partenaires, création d’une commission électorale indépendante qui veillera à la transparence des élections.

Quant à la participation ou non, cela concerne le parti et il l’annoncera le moment venu. Mais je pense personnellement que le maintien des élections à cette date ne milite pas en faveur de ce que nous menons, surtout que tout le monde demande le report.»


Mais, au niveau de la Coordination de l’opposition démocratique, par rapport à la date des élections, les positions ne sont pas les mêmes.

Au niveau de l’Union des forces de progrès (UFP) la position est : « Nous, nous ne demandons pas le report des élections, nous demandons l’organisation d’élections transparentes et fiables quelque soit la date choisie.»

Pour l’UFP«l’opposition n’a pas posé de conditions préalables au dialogue. Cette opposition a dit qu’il faut un climat favorable. Et, ce climat favorable requiert l’application de la loi. »

L’actuel président de la CODMahfoudh Oulod Bettah semble partager le point de vue de l’UFP. Dans une sortie au site du journal Le Calame, il a indiqué que « les exigences de l’opposition mauritaniennes portant sur l’accès aux médias publics de tous les acteurs, le droit à la manifestation pacifique, la neutralité de l’administration, de la justice, de l’armée et un traitement égal de tous les citoyens « ne constituent pas des préalables à un dialogue politique, mais simplement une réclamation de l’application des lois de la République, mises en échec par le pouvoir actuel. »

Du coté de la majorité soutien du président de la République, on ironise sur cette position. « Dialogique ou pas, opposition ou pas, le rôle naturel de l’opposition est de veiller à l’application de la loi. Dire : pour qu’on aille aux élections, ou au dialogue il faut que la loi soit appliquée, ce sont des manouvres dilatoires de ceux qui ont peur de perdre les élections. »

L’UPR essaie d’ailleurs de jouer sur les divergences au sein de la COD. Dans un récent communiqué, le parti au pouvoir « loue les efforts entrepris par certaines formations de la Coordination pour entrer dans un dialogue sérieux avec le pouvoir. » et « fustige l’attitude de certains partis de l’opposition qui tentent de faire obstruction à ces efforts.» Pour l’UPR« avec ou sans ces partis qui font obstruction, le dialogue aura lieu.»

Le RFD, au sein de la COD, a la position la plus tranchée. Pour l’ouverture d’un dialogue avec la majorité au pouvoir, le parti d’Ahmed Ould Daddah, pose cinq conditions. Ces cinq condition, rendues publiques dans une déclaration en date du 12 juillet, sont l’adoption de l’accord deDakar comme référence pour tout dialogue, l’arrêt de toute répression contre les manifestations pacifiques, l’ouverture des médias publics devant l’ensemble des acteurs politiques, l’ouverture des administration et des marchés publics devant l’ensemble des opérateurs du pays sans distinction aucune et l’ engagement de s’abstenir d’organiser prochainement des élections, avant la mise en place d’un code électoral concerté.

Et, le Comité Permanent «engage le Parti à s’abstenir de participer à tout dialogue politique avec le Pouvoir avant la satisfaction de ces cinq conditions préalables suivantes.»
Avec ces nuances, ces différences d’approches et de position, une partie de la COD pourrait boycotter le dialogue et les élections et une autre y aller.

Khalilou Diagana




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