samedi 27 août 2011

Dernière ligne droite vers le dialogue : Majorité et opposition se mettent d’accord samedi 27 août 2011



C’est un grand ouf de soulagement que les Mauritaniens ont poussé après l’annonce de l’ouverture des médias publics à tous les partenaires politiques et le report des élections sénatoriales, législatives et municipales.
Surtout qu’il s’agit du prélude à l’amorce d’un dialogue politique dont le coup de lancement sera donné au cours de la deuxième semaine du mois de septembre prochain. Ces deux décisions sont un signal fort donné par les autorités quant à leur bonne disponibilité à aller vers un dialogue politique franc et constructif. Il s’agit aussi d’une réponse favorable à deux des principales requêtes formulées par l’ensemble des partis de l’opposition et de la majorité. Autant dire une sorte de consensus national.
En effet, on ne doit pas oublier que la demande du report des scrutins prochains n’est pas venue seulement des partis membres de la Coordination de l’opposition démocratiques favorables au dialogue avec le pouvoir sans conditions préalables comme l’APP de Messaoud Ould Boulkheir, El Wiam de Boidiel Ould Houmeid et de Hamam du colonel Mohamed Ould Lekhal, mais c’est aussi une revendication des autres partis de cette coordination qui ont réclamé l’annulation de l’agenda électoral jusqu’à ce que l’ensemble des partenaires politiques arrête d’un commun accord une autre date pour l’organisation des prochaines consultations électorale.
C’est donc l’occasion pour ces partis réfractaires de joindre leurs compagnons de route qui se sont lancés déjà sur la voie du dialogue, si réellement ils demeurent convaincus que le dialogue est la meilleure voie pour sortir le pays de la crise qui le secoue depuis 2008. En effet pour dépasser le blocage qui caractérise le paysage politique national, il n’y a pas trente six mille solutions. Il n’y a que deux alternatives : soit que les partenaires politiques acceptent de s’asseoir sereinement autour de la même table pour débattre des grandes questions d’intérêt national, soit le pays plonge dans un cycle de violence où personne n’est plus à l’abri d’une dérive certaine qui entrainera le pays vers le chaos et la désolation. Le courage politique voudrait qu’en cette phase décisive de la vie de notre pays, les acteurs politiques fassent preuve de sursaut national comme ce fut le cas lors de la crise institutionnelle de 2008 qui a été désamorcée in extremis, par l’entente des braves qui a abouti aux accords de Dakar. Cela reste possible aujourd’hui surtout si l’on sait que l’ensemble des acteurs politiques manifestent tous, sans distinction aucune, leur disponibilité pour le dialogue.
En tout cas le dialogue est une forte demande populaire actuellement en Mauritanie. Autant dire que les partis politiques ont une responsabilité morale dans sa réussite ou son échec. C’est pourquoi le courage des trois partis de l’opposition à savoir l’APP, El Wiam et Hamam qui s’y ont engagés déjà, est à saluer comme du reste celui du camp de la Coalition de la Majorité, en particulier le parti l’Union Pour la République et son président monsieur Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine qui a toujours appelé de tous ses vœux, depuis sa création tous les acteurs politiques à un dialogue politique inclusif portant sur tous les sujets d’intérêt national. C’est aussi le cas des autres membres de la coalition des partis de la majorité (CPM) présents à l’audience que le Premier ministre a accordé aux représentants de leur bureau. Il s’agit de madame Mintata mint Hedeid, secrétaire générale du PRDR et assurant la présidence tournante de la CPM, de l’ancien Premier ministre Yahya Ould Waghf président du parti ADIL, de l’ancien candidat à la présidentielle et président de l’AJD/MR monsieur Sarr Ibrahima.
A noter également que le Premier ministre a aussi reçu toujours dans le même cadres les leaders politiques suivants : monsieur Moustapha Ould Abeidarahmane, président du parti El Bedil, monsieur Sanghott Ousmane, vice président de l’UDP et Ethmane Ould Cheikh Abou El Maali président du parti El Vadila.
Certes les autres partis politiques notamment ceux de la Coordination de l’ Opposition Démocratique ont le droit d’avoir leur propre opinion sur le sujet, mais maintenant que les autorités nationales ont donné un gage de bonne volonté en acceptant deux des principales revendications de l’opposition à savoir l’ouverture des médias et le reports des consultations électorales, ils leur appartient de faire preuve d’un sursaut national car la Mauritanie en vaut bien la peine.
La question qui se pose alors est de savoir si donc le reste des membres de la COD va rejoindre ses autres compagnons de route ou non. En tout cas, Les rencontres séparées entre d’une part le Premier ministre et le président en exercice de la COD, président du parti Convergence national Me Mahfoudh Ould Bettah et d’autre part, le Premier ministre et le vice président du parti Tewassoul monsieur Mohamed Ghoulam Ould Hadj Cheikh montre qu’il y a toujours une possibilité de voir ces partis ou du moins certains d’entre eux épouser la thèse de l’APP, El Wiam et Hamam et entrer de plain pied vers le dialogue.
Ce qui est sûr, c’est que les scénarii qui se passent actuellement dans certains pays de la sous région notamment les alternances non pacifiques doivent être évitées à tout prix car elles mêmes vers des lendemains incertains comme ce fut le cas dans certains Etats comme la Libye où plusieurs milliers de morts sont à déplorer. La seule voie qui vaille pour la Mauritanie est celle du dialogue politique ! Tout le reste n’est que menu fretin. La Rédaction

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