jeudi 2 avril 2015

Une rencontre politique, pour quoi faire ?


jeudi 2 avril 2015

C’est aujourd’hui jeudi, que devrait prendre forme, le dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Ce sera au Palais des Congrès où une délégation du FNDU, composée de Mahfoud Ould Battah, Samouri Ould Beye, Ould Bouhoubeyni, et Sarr Mamadou va remettre à l’ancien premier ministre Moulaye Ould Mohamed Lagdaf flanqué de quelques ténors de son camp politique, le fameux document de l’opposition sur le dialogue. Une entame délicate selon tous les observateurs qui craignent que la « montagne n’accouche une nouvelle fois d’une souris » ! Tout le monde est en effet d ‘avis que de cette entame, dépend l’avenir du peuple et le futur de la Mauritanie. Qu’elle soit bien gérée et menée dans les règles de l’art, et voilà le pays sortir de l’ornière du diable.
Un simple faux pas, quel qu’il soit, peut précipiter le semblant de coordination ou d’entente entre les deux pans politiques, dans l’abîme. Engagement, ouverture vers l’autre et disponibilité doivent être les maitres mots des acteurs politiques s’ils veulent que leurs rencontres soient porteurs.
A ce titre, ils doivent aborder toutes les questions avec lucidité, dussent-elles être sensibles ; dussent-elles se rapporter aux droits de l’homme, à l’esclavage, au passif humanitaire, aux travailleurs de la Snim, à la gestion du pays, et dussent-elles être soulevées par le Net voire des tracts !
La situation présente du pays requiert de tous, beaucoup de patriotisme et de sacrifice. Au premier plan des personnes interpellées, les hommes politiques, mais aussi et surtout, les leaders du FNDU et ceux de la majorité présidentielle. Leur propension à se concentrer sur la direction des affaires du pays, sur la tenue de nouveaux suffrages, inquiète plus d’un. Parce qu’au fond, le problème ne réside pas seulement dans le futur mauritanien, il est dans le présent avec une crise socio-économique multiforme à l’origine de la résurgence de l’ethnicisme, du tribalisme mais aussi et surtout, d’un seuil de pauvreté et de désuétude des populations jamais atteint !. Il ne sied pas aux hommes politiques qui aspirent, en notre nom, à prendre les rênes du pays, de ne prêter aucune attention au calvaire que vit le peuple au quotidien face aux aléas de la libéralisation sauvage, à la hausse vertigineuse des prix de produits de consommation, à la qualité médiocre des services, à la corruption et aux détournements des bines publics qui demeurent malgré la mise en place de moyens de contrôle de gestion, à l’incompétence des administrateurs, à la réurgence du tribalisme, à la prédominance du réflexe répressif chez certains agents chargés de la sécurité publique.
Il n’est pas normal que ces leaders qui ont entre nos mains l’avenir de ce pays, refusent de d’évoquer cette situation et ne cherchent pas, en priorité, à lui trouver des solutions
Il n’est pas juste qu’ils continuent d’oublier le peuple pour solliciter à terme ses suffrages. Il n’est pas normal qu’ils s’abstiennent de parler de la situation de ce peuple, attendant, les futures élections pour le tympaniser sur son soit disant projet de société.
Pour mériter notre confiance, nos dirigeants politiques doivent d’abord être à nos côtés maintenant, dans nos maisons, dans nos quartiers, dans les hameaux, dans les baraques, dans les villages. Ils doivent se soucier des détails de notre vie, de nos problèmes quotidiens, du prix du riz, de celui de la viande, du pain, du médicament, du transport… Ils se doivent d’être à l’écoute de nos plaintes, et au chevet de tous les citoyens sans exception aucune. Ils doivent contribuer à nous mettre en confiance en se concentrant exclusivement sur ce qui est utile, c’est-à-dire, la quête du bien être social, l’amélioration des conditions de vie et surtout, l’égalité et la justice pour tous.
Que ceux-là qui vont se rencontrer ce jour au Palais des Congrès soient francs et qu’ils prennent leur courage par les deux mains en refusant de tricher pour ouvrir des discussions franches sur toutes les questions et voilà les questions résolues !
Amar Ould Béjà

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