02-04-2015 07:00 -
Visiblement nerveux, le président n’a pas hésité à demander au journaliste qui voulait poser une série de questions, au lieu d’une seule comme le voulait l’hôte, de quitter les lieux. Une injonction rejetée par le journaliste qui arguait qu’il n’entravait pas le bon déroulement de la conférence puisqu’il agissait selon une règle convenue au départ avec l’animateur et ses autres collègues.
L’incident a duré environ deux minutes au cours desquelles le président a intimé l’ordre au cameraman de mettre fin à la transmission en direct de l’événement. Les téléspectateurs devaient alors subitement se retrouver du coup devant un petit écran sonore.
Il a fallu quelques rapides tractations de journalistes présents à la conférence pour que le président accepte de nouveau de reprendre la conférence, avec la présence, toujours du journaliste Ould Wedia. Au delà de cet incident, l’opinion qui s’attendait à une annonce inédite et d’importance – vue la précipitation dans laquelle a été organisée cette conférence- est restée sur sa faim.
Le président s’est juste contenté de reprendre son discours d’antan, à savoir que : tout est rose dans le pays ; la Snim va bien, la grève de ses travailleurs n’est qu’un tremplin que certains milieux veulent utiliser pour créer la confusion dans le pays. C’est ainsi que, selon lui, la grève n’affecte en rien le bon fonctionnement de cette société.
Il dira en substance que les chiffres qu’avancent certains milieux pour justifier la chute de l’exploitation du fer ne sont qu’une fabrication, qui ne traduit en rien la réalité sur le terrain. Il devait au moins concéder que le prix du fer est en chute libre dans le monde, la tonne se vend désormais au tiers moins de son prix il y a peu. Ce qui exclut toute possibilité d’augmentation des salaires que réclament les travailleurs, selon lui.
Pour ce qui est du dialogue, là encore, le président n’a pas innové. Il s’est contenté de rappeler sa disponibilité lui et sa majorité pour le dialogue. Cependant, il a précisé que le pays ne traverse aucune crise, seulement, selon lui, « à chaque fois que des élections sont en vue, il est habituel qu’il appelle l’opposition au dialogue en vue d’une large participation de la classe politique… !!!
C’est à se demander si, dans la tête du président, des élections ne sont pas déjà programmées ?! Or, les seules élections en vue, constitutionnellement, sont le renouvellement partiel du sénat ; une perspective qui ne peut concerner le FNDU, principal adversaire politique de la majorité et qui ne dispose pas de conseillers municipaux du fait de son boycott des dernières législatives et municipales.
Le moins que l’on puisse dire est que sa prétendue disponibilité pour le dialogue contraste carrément avec la virulence de ses propos en direction de l’opposition.
Le président est paru très peu conciliant, voire arrogant. Aussi, ses allusions et ses accusations à peine voilées à l’égard de l’ancien Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef, membre du Forum, ne prédisposent pas au dialogue.
A propos du passif humanitaire et des réfugiés, le président martèle que la question a été définitivement réglée avec l’ong COVIRE, oubliant au passage que ladite Ong n’est que pu(i)re création du général Dia ; une création uniquement destinée à la -mal -gestion de fonds destinés aux présumés ayant droits du passif humanitaire.
Quant aux réfugiés, le président s’est contenté, de dire évasivement que la gestion du dossier a été si bien menée que les autorités mauritaniennes ont reçu les félicitations du HCR ! Comble du mépris! Et pour couronner le tout, il rappelle la prière sur l’absent accomplie en 2009 à Kaédi.
Un non événement qui n’existe que dans sa tête et dans celle de quelques vassaux qui l’ont accompagné dans cette manœuvre. Doit-on rappeler que ladite prière a été décidée de manière unilatérale et n’a jamais reçu la bénédiction des ayants droits.
Au chapitre de la gabegie, le président est resté fidèle à lui-même, à savoir la défense ses siens d’abord et de l’Etat ou de celui en tient lieu, après. Que ce soit le directeur de la Snim, celui de l’état civil, les hommes d’affaires et son entourage, le président à décrit tous ceux-là comme des hommes parfaits et victimes de la machination et délation de certains milieux jaloux de leur réussite.
Il a affirmé qu’il n’existe aujourd’hui pas de détournement de biens publics, que l’inspection de l’Etat opère sans restriction. Le président a beaucoup parlé, Il a même trop parlé sans jamais convaincre. Au contraire !
Finalement, la conférence de presse a été inopportune et mal animée. Le président était manifestement très mal préparé par les organisateurs, qui ont exprès refusé d’ouvrir la conférence aux journalistes de la presse écrite. Allez savoir pourquoi ?
En outre, l’exclusion de l’événement du ministère de tutelle de la Communication au profit de TVM est grave. Le fait peut bien s’expliquer par le bras de fer entre la directrice de TVM et le ministre des Relations avec le Parlement. Visiblement, le président a décidé de prendre fait et cause pour sa … « cousine » Mint Cheikhany !
JOB
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Source :
L'Authentique (Mauritanie)
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