Tout Mauritanien doté d'un téléphone mobile pourra dorénavant aider les autorités à traquer les membres présumés d'al-Qaidaet à empêcher d'éventuels attentats. Un nouveau numéro de téléphone permet aux citoyens mauritaniens de participer à la lutte contre le terrorisme.
Dans un message national envoyé le 22 juillet, l'entreprise de téléphonie mobileMauritel a demandé aux citoyens "d'épargner les vies susceptibles d'être touchées par des activités illégales en appelant la police au 116".
Ce nouveau numéro de téléphone survient deux mois après des mises en garde envoyées par SMS par la compagnie de téléphonie concernant les dangers du terrorisme potentiel. Les messages recommandaient vivement aux mauritaniens de se montrer vigilants et de rapporter toute affaire suspecte mettant en jeu la sécurité.
Dans une interview accordée à Magharebia, Brahim Diko, de la brigade mauritanienne en charge de l'anti-terrorisme, a expliqué que le 116 n'était antérieurement disponible que dans certaines zones choisies.
"Il n'était donc pas possible de rapporter des incidents dans les délais dans certaines régions où rôdaient les terroristes et les trafiquants", a-t-il ajouté. "Les renseignements relatifs à de telles affaires arrivaient tardivement en raison de la difficulté des communications, ce qui peut être considéré comme une défaillance de la sécurité".
Diko a ajouté que ce numéro a pour objectif de "protéger le pays de risques inquiétants".
"Les citoyens doivent seulement contacter le numéro gratuit 116 afin d'être protégés et de protéger immédiatement le pays. L'activation de cette ligne s'accompagne d'un vaste déploiement d'unités de police dans toute la Mauritanie", a-t-il poursuivi.
Et de conclure : "Cette procédure a fait ses preuves au fil des années, durant les périodes de confrontation intense avec les terroristes. Elle a prouvé antérieurement qu'elle était efficace, lorsque nous avons été en mesure de déjouer des tentatives d'attentat à partir de renseignements reçus de la part de citoyens ordinaires qui avaient rapporté des activités suspectes en appelant ce numéro".
Selon l'analyste Salem al-Mukhtar, le 116 a été lancé dans des zones peuplées il y a quelques années, au coeur des affrontements avec les terroristes qui avaient eu lieu le long de la frontière mauritano-malienne.
"Cette initiative fait également partie de la guerre des renseignements avec les terroristes, qui parvenaient à se rendre dans des villes majeures à travers des zones frontalières non peuplées, profitant de l'ignorance des locaux et de la distance qui les séparait des grandes villes", dit al-Mukhtar.
Il ajoute que "les éléments d'al-Qaida profitent souvent, dans les zones reculées, de l'absence des forces militaires et du nomadisme de la population composée habituellement de bergers, de simples fermiers ou de pauvres. Ils leur donnent de l'argent en l'échange d'informations concernant les déplacements de l'armée mauritanienne".
"Aujourd'hui tous les citoyens, qu'ils soient bergers, gardiens de troupeaux ou fermiers, sont devenus très vigilants envers les personnes suspectes", indique l'analyste Bashir Ould Bbana. Il remarque que la mise en place du numéro a été précédée par de vastes campagnes de sensibilisation portant sur le terrorisme auprès des communautés frontalières.
"Les forces de sécurité mauritaniennes sont parvenues récemment à contrôler des individus ou des véhicules suspects grâce aux informations qui leur ont été transmises par certains habitants de Sélibabi ou de Bassiknou," poursuit-il.
Commentant la mise en place de cette ligne directe, Heina Ould Brahim, commerçant sur les marchés hebdomadaires organisés le long de la frontière avec le Mali, déclare avoir été satisfait lors de la réception du message annonçant le nouveau numéro. "Cette initiative reflète la grande attention portée à la sécurité des citoyens exposés et donne l'impression que nous sommes tous protégés à chaque instant", dit-il.
"Nous, dans les zones frontalières, nous voyons souvent des voitures appartenant à al-Qaida le long de la frontière mauritanienne, mais la peur et les menaces proférées à notre égard nous empêchent de rapporter les faits dans les temps", explique Ould Brahim.
Il ajoute que le numéro d'urgence permettra aux habitants "d'entrer en communication directement et dans les délais, sans risquer d'être exposés aux menaces des terroristes et sans être mis en cause par certains, qui ne sont pas patriotes".
Pour sa part, Fatima Mint Said Mokhtar, enseignante dans la ville frontalière de Sélibabi, estime que ce numéro d'urgence est important dans la mesure où il offre "à tous les citoyens l'opportunité d'assumer sa part de responsabilité en termes de sécurité".
"Cette ligne viendra également renforcer les mesures de sécurité de l'anti-terrorisme, une responsabilité qui ne doit pas seulement peser que sur les épaules des militaires. Les citoyens, eux aussi, doivent unir leurs efforts pour combattre ce phénomène", dit-elle.
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
Dans un message national envoyé le 22 juillet, l'entreprise de téléphonie mobileMauritel a demandé aux citoyens "d'épargner les vies susceptibles d'être touchées par des activités illégales en appelant la police au 116".
Ce nouveau numéro de téléphone survient deux mois après des mises en garde envoyées par SMS par la compagnie de téléphonie concernant les dangers du terrorisme potentiel. Les messages recommandaient vivement aux mauritaniens de se montrer vigilants et de rapporter toute affaire suspecte mettant en jeu la sécurité.
Dans une interview accordée à Magharebia, Brahim Diko, de la brigade mauritanienne en charge de l'anti-terrorisme, a expliqué que le 116 n'était antérieurement disponible que dans certaines zones choisies.
"Il n'était donc pas possible de rapporter des incidents dans les délais dans certaines régions où rôdaient les terroristes et les trafiquants", a-t-il ajouté. "Les renseignements relatifs à de telles affaires arrivaient tardivement en raison de la difficulté des communications, ce qui peut être considéré comme une défaillance de la sécurité".
Diko a ajouté que ce numéro a pour objectif de "protéger le pays de risques inquiétants".
"Les citoyens doivent seulement contacter le numéro gratuit 116 afin d'être protégés et de protéger immédiatement le pays. L'activation de cette ligne s'accompagne d'un vaste déploiement d'unités de police dans toute la Mauritanie", a-t-il poursuivi.
Et de conclure : "Cette procédure a fait ses preuves au fil des années, durant les périodes de confrontation intense avec les terroristes. Elle a prouvé antérieurement qu'elle était efficace, lorsque nous avons été en mesure de déjouer des tentatives d'attentat à partir de renseignements reçus de la part de citoyens ordinaires qui avaient rapporté des activités suspectes en appelant ce numéro".
Selon l'analyste Salem al-Mukhtar, le 116 a été lancé dans des zones peuplées il y a quelques années, au coeur des affrontements avec les terroristes qui avaient eu lieu le long de la frontière mauritano-malienne.
"Cette initiative fait également partie de la guerre des renseignements avec les terroristes, qui parvenaient à se rendre dans des villes majeures à travers des zones frontalières non peuplées, profitant de l'ignorance des locaux et de la distance qui les séparait des grandes villes", dit al-Mukhtar.
Il ajoute que "les éléments d'al-Qaida profitent souvent, dans les zones reculées, de l'absence des forces militaires et du nomadisme de la population composée habituellement de bergers, de simples fermiers ou de pauvres. Ils leur donnent de l'argent en l'échange d'informations concernant les déplacements de l'armée mauritanienne".
"Aujourd'hui tous les citoyens, qu'ils soient bergers, gardiens de troupeaux ou fermiers, sont devenus très vigilants envers les personnes suspectes", indique l'analyste Bashir Ould Bbana. Il remarque que la mise en place du numéro a été précédée par de vastes campagnes de sensibilisation portant sur le terrorisme auprès des communautés frontalières.
"Les forces de sécurité mauritaniennes sont parvenues récemment à contrôler des individus ou des véhicules suspects grâce aux informations qui leur ont été transmises par certains habitants de Sélibabi ou de Bassiknou," poursuit-il.
Commentant la mise en place de cette ligne directe, Heina Ould Brahim, commerçant sur les marchés hebdomadaires organisés le long de la frontière avec le Mali, déclare avoir été satisfait lors de la réception du message annonçant le nouveau numéro. "Cette initiative reflète la grande attention portée à la sécurité des citoyens exposés et donne l'impression que nous sommes tous protégés à chaque instant", dit-il.
"Nous, dans les zones frontalières, nous voyons souvent des voitures appartenant à al-Qaida le long de la frontière mauritanienne, mais la peur et les menaces proférées à notre égard nous empêchent de rapporter les faits dans les temps", explique Ould Brahim.
Il ajoute que le numéro d'urgence permettra aux habitants "d'entrer en communication directement et dans les délais, sans risquer d'être exposés aux menaces des terroristes et sans être mis en cause par certains, qui ne sont pas patriotes".
Pour sa part, Fatima Mint Said Mokhtar, enseignante dans la ville frontalière de Sélibabi, estime que ce numéro d'urgence est important dans la mesure où il offre "à tous les citoyens l'opportunité d'assumer sa part de responsabilité en termes de sécurité".
"Cette ligne viendra également renforcer les mesures de sécurité de l'anti-terrorisme, une responsabilité qui ne doit pas seulement peser que sur les épaules des militaires. Les citoyens, eux aussi, doivent unir leurs efforts pour combattre ce phénomène", dit-elle.
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
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