vendredi 20 juillet 2012

Mort de Mouhamed Machdoufi : un nécessaire cas d’école.


Aujourd’hui, c’est toute la classe politique et la société civile qui crient son indignation face à cette utilisation de plus en plus récurrente de la force pour mater des manifestations publiques.

Alors que l’opposition réclame l’ouverture d’une enquête indépendante, accusant d’ores et déjà l’Etat mauritanien d’être le principal responsable du drame, le parti-Etat, l’Union pour la République (UPR) pointe pour sa part du doigt la Cgtm qu’elle accuse d’être l’instigatrice de la fronde ayant provoqué l’incident d’Akjoujt.

Le climat reste tendu dans la capitale de l’Inchiri où des renforts de plus en plus nombreux de policiers et de gardes ont été déversés, en provenance de Nouakchott, pour prévenir tout débordement.

Alors que les autorités administratives locales semblaient prises d’une frénésie toute inhabituelle, alors qu’elles étaient en conclave avec le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ould Boilil, des centaines de travailleurs de la MCM faisaient le pied de grue devant la Région, réclamant une entrevue avec le ministre. Le Wali a beau tenté d’apaiser la vive tension à ses fenêtres, il ne sera pas écouté. La cohorte de manifestants en colères exigeait une rencontre entre le ministre et leurs délégués.

Alors que sur le plan judiciaire, l’affaire de Mohamed Machdhoufi bute encore sur le chemin qui mène vers les prétoires des tribunaux, sur le plan politique, la récupération a déjà commencé avec les jeunes du M23 qui ont observé hier un sit-in devant le ministère de l’Intérieur alors que leurs camarades de la Coordination de l’opposition démocratique(COD) s’apprête à marcher sur la représentation de la MCM à Nouakchott avant de bifurquer en direction des locaux du ministère de l’Intérieur.

L’intérêt suscité par le drame d’Akjoujt rappelle cependant que les drames se succèdent mais ne se ressemblent pas, tout comme ses victimes n’ont pas le même degré d’influence sur l’opinion. La mort du jeune Lamine Mangane, tué à Maghama lors d’une manifestation par un gendarme, n’a jamais eu une telle ampleur. Aucun examen du corps ni aucune enquête n’a été diligentée pour déterminer les circonstances de ce jeune mort à la fleur de l’âge. A part quelques mini manifs organisés ici et là à Nouakchott, il a vite été happé par l’oubli.

JOB




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