dimanche 8 avril 2012

Un affréteur malien mis dans l’embarras par le Cadi d’El Mina.


Un affréteur malien du nom de Moussa Diarra, transporteur et transitaire, loue un magasin au marché SOCIM, sis à la mosquée marocaine. C’est dans ce magasin où transitent la plupart des marchandises en destination du Mali, pour des commerçants maliens et mauritaniens. Moussa vivait bien de son affaire et avait la pleine confiance de ses clients.

Il a un ami, un Malien du nom de Gaoussou Diarra qui venait souvent lui rendre visite dans le magasin et passer un brin de causette. Gaoussou travaillait comme courtier pour des commerçants. Il avait commandé duMaroc la valeur de 11 Millions d’UM de marchandises (oignons, pommes de terre, etc.) Malheureusement, pour des raisons de conservation dans le bateau qui transportait les marchandises, la cargaison était arrivée pourrie à Nouakchott.

Les deux commerçants commanditaires, Ely Ould Mohamed Cheikh et Mohamed Ould Ely Ould Ahmed, ne voulaient rien comprendre. Tout ce qu’ils voulaient, c’était le remboursement de leur argent. Ce que Gaoussou avait accepté sans problèmes. Mais le hic, c’est que les deux commanditaires avaient mis dans le même sac Gaoussou et Moussa Diarra.

L’affaire est d’abord portée devant le Parquet qui orienta les plaignants vers le Cadi d’El Mina. Ce dernier, on ne sait par quel raisonnement avait considéré Moussa comme complice deGaoussou et par conséquent ordonna à un huissier de vendre aux enchères publiques, à concurrence de 11 millions d’UM, les marchandises stockées dans le magasin de Moussa. Celui-ci a eu beau expliqué que le magasin et ce qu’il contient n’appartiennent nullement àGaoussou, rien n’y fait.

L’huissier avait commencé à liquider des marchandises que Moussa devait acheminer au Malipour leurs commanditaires. Il a fallu l’intervention de deux avocats qu’il avait engagé, MeDiagana et Me Ly, pour que la vente aux enchères soit suspendue.

Las d’attendre leurs marchandises, les propriétaires des marchandises qui avaient confié leurs biens à Moussa commencent à râler, transformant la vie de Moussa en un véritable enfer. Il accuse le Cadi d’El Mina d’avoir fait vendre injustement des biens d’autrui pour permettre à des commerçants qu’il ne connait ni d’Adam ni d’Eve de rentrer dans leurs fonds.

Moussa est aujourd’hui acculé par des dizaines de commerçants venus du Mali qui lui réclament leurs marchandises. En colère, Moussa jure qu’il ne laissera pas cette injustice impunie, car il n’est pas Gaoussou Diarra et qu’en aucune raison, on ne doit l’obliger à payer à sa place dans une transaction où il n’est impliqué ni de près ni de loin. Le dossier est actuellement en instruction à la Cour d’Appel de Nouakchott.

Double instruction pour une même affaire

Nous avions relaté dans une de nos précédentes éditions l’affaire de deux voisins, le Mauritanien Baba et le Nigérian Frank, qu’une histoire de chien avait conduit devant le Parquet de la République.

Le chien de Baba aurait mordu le garçon de Frank et c’est Baba qui avait porté plainte, accusant Franck d’être rentré chez lui, un couteau à la main et qu’il avait menacé sa vieille mère. Il s’avéra par la suite, que tout cela était destiné à camoufler le préjudice subi par l’enfant du voisin. Le dossier transmis au parquet a été instruit par le juge du 4ème cabinet qui avait misBaba sous contrôle judiciaire.

Eh bien, non satisfait par la décision du juge, car il comptait sur un châtiment contre l’étranger plutôt que sur lui, Baba aurait réussi à faire re-instruire le dossier, cette fois devant le juge du 5ème cabinet. Et c’est Frank qui est mis sous contrôle judiciaire.

Abou Cissé.




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