lundi 9 avril 2012

La Mauritanie : une jeunesse otage des politiciens opportunistes.


C’est sur les ondes de RFI que j’ai appris la nouvelle de la création de CJO (coordination de la jeunesse de l’opposition), une triste nouvelle qui en dit long sur l’irresponsabilité de nos hommes politiques qui profitent de la misère de notre jeunesse pour l’utiliser comme bouclier contre un régime qui ne recule devant rien.

Prise entre le marteau d’un pouvoir gangréné par le clientélisme et la corruption où leur avenir s’assombrit au fil des jours et une opposition opportuniste, en manque de programme et dont le seul but est d’accéder au palais ocre ; la jeunesse mauritanienne est plongée dans une situation dangereuse.

Désunie par des querelles tribales et ethniques, notre jeunesse ne peut en aucun être comparée à celle qu’on voyait à la place Tahrir et plus récemment à la place de l’obélisqueà Dakar où des y’en maristes ont spontanément rejoint l’opposition pour dire non à la dérive dictatoriale et népotiste de maître Wade. 

Aujourd’hui plus 40% de notre jeunesse se trouve au chômage, chiffre à prendre avec pincettes d’autant plus qu’il n’existe pas d’études fiables sur le chômage en Mauritanie. Les journées nationales de l’emploi organisées en grande pompe au palais de congrès de Nouakchott n’étaient rien d’autre qu’une politique en trompe l’œil destinées à masquer les tares d’un régime en perte de popularité. L’irruption des jeunes chômeurs dans la cour de la présidence, la semaine dernière montre le ras-le-bol d’une jeunesse désespérée et qui ne sait à quel saint vouer.

Face à un pouvoir de plus en autoritaire prêt à diviser pour mieux régner, le « mouvement du 25 février » qui n’était qu’un mouvement de façade pour montrer aux yeux du monde que le « vent » du printemps arabe traverse aussi la Mauritanie n’a pas survécu à la ruse du gouvernement. Une révolution ne s’improvise pas, une révolution ne s’imite pas, elle doit se baser sur du concret.

Longtemps marginalisée, la jeunesse mauritanienne reste toujours le parent pauvre des politiques de développement. Il est grand temps que cette jeunesse soit exigeante en défendant ses intérêts et en refusant d’être instrumentalisée par des politiciens véreux, attirés par l’appât du gain. Elle doit être une jeunesse vigilante, apolitique, unie et débarrassée des querelles tribales et ethnique pour aspirer à recouvrer ses droits, faute de quoi, toute autre tentative serait vaine et contre productive.

Le soulèvement des étudiants de l’ISERI, montre l’inconscience de notre jeunesse sur les dérives qu’une opposition mal en point risque de l’entrainer. Il est temps que nos politiciens cessent d’instrumentaliser nos jeunes et de profiter de leur misère causée par des mauvais choix politiques de développement, pour ne pas précipiter notre pays dans une situation plus catastrophique que celle que nous vivons sous l’ère Aziz.

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