Selon un rapport UIP-PNUD, les parlements restent déterminants pour les
citoyens en quête de démocratie, malgré un déficit de confiance
Sous
embargo jusqu’au 2 avril à 07:00 GMT
Genève /
Kampala, le 2 avril 2012 - Selon un rapport
que viennent de publier conjointement l'Union interparlementaire (UIP) et le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les parlements sont aujourd'hui
confrontés à des attentes plus fortes que jamais du public, et à des interrogations
fondamentales sur leur capacité à tenir les gouvernements responsables de leurs
actions, mais ils n'ont jamais été plus indispensables à la vie politique.
Ce premier Rapport
parlementaire mondial, privilégiant « L’évolution de la représentation
parlementaire », fait valoir que, pour que la confiance dans les
parlements retrouve un niveau suffisant, ils vont devoir engager un dialogue
avec les citoyens, se mettre en phase avec les aspirations des électeurs et n’épargner
aucun effort dans ce sens.
Ce rapport, auquel
plus de 125 parlements et 660 parlementaires ont contribué, a
vocation à aider tant les assemblées législatives que les responsables
politiques à mieux comprendre les attentes du public auxquels ils sont
confrontés, et à mieux y répondre.
Le Rapport cite
divers sondages d'opinion reflétant un recul de la confiance accordée aux
parlements dans les démocraties, tant anciennes que nouvelles. Dans des pays
comme la Lituanie et les États-Unis, le degré de confiance est tombé en dessous
de 10 %, et un recul similaire est observé dans le monde arabe, en Asie de
l'Est et dans le Pacifique. Toujours selon ce Rapport, la seule région où cette
tendance est à la baisse est l'Afrique subsaharienne puisque l’on mesure un degré
de confiance relativement élevé avec 56 % en moyenne sur le continent.
Le Rapport
souligne l'émergence de plus de 190 entités d’observation du travail
parlementaire dans plus de 80 pays, le nombre croissant de parlements dotés de
codes de conduite, et les limites imposées à la durée du mandat parlementaire, qui
sont autant d’éléments propres à rendre les parlementaires plus responsables de
leurs actions devant un électorat toujours plus exigeant.
Pour le
Président de l'UIP, Abdelwahad Radi, « il est clair que les électeurs ne
veulent plus se contenter de mettre un bulletin dans l’urne à intervalle
régulier. Ils aspirent à nouer un dialogue plus démocratique avec l'institution
politique qu’ils élisent. La plupart des parlements ont pris conscience de la
nécessité de faire évoluer la façon dont le public perçoit le Parlement, son
rôle et son travail. Et ils ont pris des dispositions en conséquence ».
Le Rapport
met en évidence diverses initiatives prises ici et là pour dialoguer avec le
public et l’informer plus amplement du travail parlementaire et de son bilan. On
citera en particulier la mise en place de sites Internet interactifs, l’institution de journées « portes ouvertes », le
recours à la radio pour toucher les électeurs des régions éloignées, comme en
Afghanistan et au Bénin. En Namibie, des
bus spécialement aménagés sillonnent le pays pour donner aux citoyens la
possibilité de soumettre leurs points de vue au Parlement sur la législation.
Nombre de parlementaires
mettent en avant les échanges et l'interaction qui les associent désormais à
leurs électeurs, qui attendent des réponses plus concrètes aux préoccupations
locales, ainsi que plus d’information et plus d'impact en retour sur le travail
parlementaire.
« Les
parlementaires sont idéalement placés pour mesurer l’impact des lois qu’ils ont
examinées, amendées et adoptées quand ils nouent un dialogue avec les
citoyens », a déclaré Rebeca Grynspan, Administratrice associée du PNUD. « Ce
dialogue est essentiel pour que les citoyens, à travers leurs élus, puissent
influer sur leurs gouvernements et mieux les tenir responsables de leurs actions,
en particulier dans les domaines clés pour le développement ».
Toutefois, il
ressort du Rapport que l’influence réelle du public sur le travail
parlementaire reste limitée. Le Rapport met en garde contre une érosion de la confiance
dans le Parlement au cas où les initiatives visant à donner plus d'influence au
public ne seraient pas suivies d’effets.
Pour être
plus efficaces, les parlementaires doivent, toujours selon le Rapport, ne pas
se borner à trouver des solutions individuelles et locales grâce au travail de
terrain qu’ils accomplissent dans les circonscriptions. Ils devraient plutôt relayer,
au niveau national, les préoccupations de leurs électeurs afin que le travail
législatif apporte des réponses concrètes aux problèmes d’ensemble de la
collectivité.
Malgré les
nombreux défis et critiques auxquels les parlements sont confrontés, il ressort
du Rapport que les parlements demeurent un lien essentiel et irremplaçable
entre citoyens et gouvernements.
Le Parlement,
même s’il n’est pas synonyme de démocratie, semble essentiel à l'idée de
légitimité de l’État et à la capacité de l’État à représenter le peuple. Le
Rapport évoque les événements récents survenus dans le monde arabe et ailleurs,
qui attestent l'importance du Parlement pour des citoyens qui exigent d’avoir
voix au chapitre dans la vie politique et démocratique.
Le Rapport met
aussi en relief l’accroissement du nombre de parlements. Presque tous les pays sont
aujourd’hui dotés d'une assemblée parlementaire, sous une forme ou une autre,
et, dans l'ensemble, ces assemblées sont plus accessibles, administrées de
façon plus professionnelle et dotées de moyens plus conséquents qu’il y a un
demi-siècle.
Le Rapport parlementaire mondial arrive à
la conclusion que les parlements ont fait la preuve de leur résilience en se
maintenant au cœur du principe de démocratie représentative. Ils y sont
parvenus en s’adaptant, au fil du temps, à l'évolution des attentes et des
exigences des citoyens. C'est dans cette relation en constante mutation qu’est
la clé de l'avenir des parlements.
Le Rapport est disponible en anglais, français et espagnol. Pour consulter le texte intégral du Rapport, aller
sur : http://www.ipu.org/pdf/publications/gpr2012-full-f.pdf; http://on.undp.org/H1OSGB;
http://www.agora-parl.org/fr/rapportparlementairemondial.
Pour consulter le dossier de presse en anglais, aller sur :
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Pour plus ample information, prière
de contacter :
UIP Genève : Jemini Pandya, tél : +
41 79 217 3374 ; tél au Kampala
+ 256 704 78 7017;
jep@mail.ipu.org
PNUD Johannesburg: Maureen Mundea, tél :
+27
11 6035513 ; tél au Kampala +256 77 277 5808; maureen.mundea@undp.org
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