Cridem Culture - Le cinéaste mauritanien Med Hondo est décédé ce samedi 02 Mars à Paris à l’âge de 83 ans, rapporte le site mauritanien Traversées Mauritanides.
"Le cinéaste Med Hondoest mort aujourd'hui, 2 mars 2019 à Paris, à 83 ans ! Un intellectuel et homme libre pose sa caméra, sa plume et sa liberté de ton ! Que le Paradis te soit accordé pour tous tes combats ! Je ne savais pas que mars 2018 allait être notre dernière rencontre", a réagi sur sa page Facebook le journaliste et écrivain mauritanien Bios Diallo, Directeur des rencontres littéraires Traversées Mauritanides en Mauritanie.
"La Mauritanie, l'Afrique et le Monde perdent une des dernières valeurs de l'image et de l'engagement !", a ajouté M. Diallo qui avait réalisé en juin 2018 une interview avec Med Hondo, parue dans Afrique Magazine.
Un parcours engagé et riche
Med Hondo était connu dans le monde du doublage français. Sur facebook, amis et anonymes ont exprimé leur tristesse à l'annonce de sa mort.
Abib Mohamed Medoun Hondo est issu de la grande tribu maraboutique des barikalla. Émigré en France à Marseille, à la fin des années 1950, il sera docker et cuisinier avant de découvrir le théâtre, le métier de comédien, puis le cinéma. II filme « franc », il filme « dur », interpellé par la condition des émigrés, par celle du Noir, et de l’Africain.
L’épopée commence avec Soleil Ô, sorti en 1969 et portée par l’esprit de 68. Viendront également et entre autres Sarraouina, Lumière noire, puis son dernier long métrage en 1998, Watani un monde sans mal. Un parcours engagé qui se double, d’une formidable et prolifique carrière de doublage. Il est la voix française d’Eddy Murphy, mais aussi celle de Morgan Freeman, parfois de Danny Glover, de Richard Pryor, parmi d’autres. Il est aussi Rafiki dans Le Roi lion (Disney) ou le célébrissime âne de Shrek (Disney aussi) !
Depuis quelque temps, Med Hondo s’était fait particulièrement silencieux, discret, à l’écart des médias. Jusqu’à ce début de l’année 2018, avec un passionnant projet de préservation portée par The Film Foundation, présidée par Martin Scorsese, en partenariat avec la Fédération panafricaine des cinéastes et l’Unesco, qui le ramène à la lumière à travers un projet sur l’histoire « positive » de l’Afrique.
Un parcours riche mais particulièrement ignoré dans son pays. Et pourtant, comme il l’a souvent dit, il a fait flotter le drapeau mauritanien dans des festivals internationaux de plusieurs capitales du monde… lorsque le nom Mauritanie était inconnu ou se confondait avec l’île Maurice (Mauritus). Dans une interview en 2010 accordée à Cridem, Med Hondo affirmait qu’"il n’y a jamais eu de divorce" avec son pays "mais l’impossibilité de pouvoir y travailler".
Liens utiles:
► Med Hondo en exclusivité sur Cridem : "Il n’y a jamais eu de divorce avec mon pays…"
►Med Hondo, Je n'ai pas peur...
Texte | Par Babacar BAYE NDIAYE
"Le cinéaste Med Hondoest mort aujourd'hui, 2 mars 2019 à Paris, à 83 ans ! Un intellectuel et homme libre pose sa caméra, sa plume et sa liberté de ton ! Que le Paradis te soit accordé pour tous tes combats ! Je ne savais pas que mars 2018 allait être notre dernière rencontre", a réagi sur sa page Facebook le journaliste et écrivain mauritanien Bios Diallo, Directeur des rencontres littéraires Traversées Mauritanides en Mauritanie.
"La Mauritanie, l'Afrique et le Monde perdent une des dernières valeurs de l'image et de l'engagement !", a ajouté M. Diallo qui avait réalisé en juin 2018 une interview avec Med Hondo, parue dans Afrique Magazine.
Un parcours engagé et riche
Med Hondo était connu dans le monde du doublage français. Sur facebook, amis et anonymes ont exprimé leur tristesse à l'annonce de sa mort.
Abib Mohamed Medoun Hondo est issu de la grande tribu maraboutique des barikalla. Émigré en France à Marseille, à la fin des années 1950, il sera docker et cuisinier avant de découvrir le théâtre, le métier de comédien, puis le cinéma. II filme « franc », il filme « dur », interpellé par la condition des émigrés, par celle du Noir, et de l’Africain.
L’épopée commence avec Soleil Ô, sorti en 1969 et portée par l’esprit de 68. Viendront également et entre autres Sarraouina, Lumière noire, puis son dernier long métrage en 1998, Watani un monde sans mal. Un parcours engagé qui se double, d’une formidable et prolifique carrière de doublage. Il est la voix française d’Eddy Murphy, mais aussi celle de Morgan Freeman, parfois de Danny Glover, de Richard Pryor, parmi d’autres. Il est aussi Rafiki dans Le Roi lion (Disney) ou le célébrissime âne de Shrek (Disney aussi) !
Depuis quelque temps, Med Hondo s’était fait particulièrement silencieux, discret, à l’écart des médias. Jusqu’à ce début de l’année 2018, avec un passionnant projet de préservation portée par The Film Foundation, présidée par Martin Scorsese, en partenariat avec la Fédération panafricaine des cinéastes et l’Unesco, qui le ramène à la lumière à travers un projet sur l’histoire « positive » de l’Afrique.
Un parcours riche mais particulièrement ignoré dans son pays. Et pourtant, comme il l’a souvent dit, il a fait flotter le drapeau mauritanien dans des festivals internationaux de plusieurs capitales du monde… lorsque le nom Mauritanie était inconnu ou se confondait avec l’île Maurice (Mauritus). Dans une interview en 2010 accordée à Cridem, Med Hondo affirmait qu’"il n’y a jamais eu de divorce" avec son pays "mais l’impossibilité de pouvoir y travailler".
Liens utiles:
► Med Hondo en exclusivité sur Cridem : "Il n’y a jamais eu de divorce avec mon pays…"
►Med Hondo, Je n'ai pas peur...
Texte | Par Babacar BAYE NDIAYE
Source : Cridem Culture
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