Dans une émission radiodiffusée: Ely vide son sac |
LeCalame: L’ancien chef de l’Etat d’août 2005 à mars 2007, Ely Ould Mohamed Vall, Président du Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie qui a été aux commandes du pays après le renversement du Président Maouya Ould Sid’ Ahmed Taya était pendant plus de trois heures l’invité samedi 2 juin 2012 de la radio indépendante Mauritanid FM. Au cours de l’émission, l’ancien Président, ancien patron des renseignements pendant 20 ans (de 1985 à 2005) a apporté des éclaircissements sur des dossiers autour desquels beaucoup de rumeurs et colportages sont entretenus. Au tout début de l’émission, l’ancien chef de l’Etat, qui a tenu à rappeler qu’il n’est pas membre de la coordination de l’opposition démocratique, a quand même confirmé qu’il partage avec cette structure beaucoup de points communs surtout par rapport à la situation jugée catastrophique du pays et au blocage politique qui rend de jour en jour l’exigence du départ du pouvoir en place plus éloquente voire inévitable. Selon l’ancien chef des renseignements, tous les problèmes dans lesquels se débat aujourd’hui le pays sont la conséquence du coup d’état (rébellion individuelle, comme il l’appelle) du 6 août perpétré contre le Président légitime Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Sur des dossiers comme celui du manifeste du négro africain opprimé, un document qui a précédé la naissance des Forces de Libération des Africains de Mauritanie ( FLAM), la tentative imaginaire ou réelle des officiers négro-africains d’octobre 1987, les événements de 1989 ou les conditions non encore élucidées de la mort lors de la tentative du coup d’état du 8 juin 2003 du chef d’état major, le colonel Mohamed Lemine Ould Ndiayane, l’ancien Président du CMJD s’est juste contenté de situer sa responsabilité. Elle est, d’après ses analyses, très limitée. « C’est à ceux qui ont renvoyé les négro-mauritaniens et les ont ramenés de demander qui est vraiment responsable de tout cela ». Curieux quand même, comme l’a fait remarquer l’un des collègues journalistes, qu’un homme comme Ely Ould Mohamed Vall, qui a passé vingt ans aux renseignements et dix neuf mois au pouvoir comme Président, ne puisse pas avoir les détails de tels dossiers. Evoquant la fermeture de l’ambassade d’Israël en Mauritanie, Le Président Ely considère que c’est une véritable honte et une grave atteinte à la souveraineté du pays. Car déclare t-il : « cette mesure a été ordonnée par le colonel Kadhafi qui conditionnait son arrivée en Mauritanie au rasage de l’ambassade sioniste ». Le grand tapage médiatique, qui a suivi cet acte, était alors malvenu étant entendu que le régime qui l’a fait était aux ordres d’une puissance étrangère pour les beaux yeux de laquelle il a bradé honteusement l’honneur, la dignité et la souveraineté de la Mauritanie, selon les déclarations de l’ancien Président Ely Ould Mohamed Vall. ‘’Président comptable’’ Côté argent. Selon Ould Mohamed Vall, tout ce qui se raconte sur son compte est archi-faux et ridicule. Que son fils Mohamed Lemine détienne une grosse affaire. Faux. Que lui soit actionnaire à Chinguitel pour 15%. Faux encore. Les 400 millions de dollars du CMJD. Les accusations de détournement sont ridicules et indignes d’un Président, déclare-t-il. Les 30 milliards de déficit que le CMJD aurait laissés, si l’on en croit Zeine Ould Zeidane. Totalement imaginaires comme les faux chiffres. A leur départ en 2007, le fonds des recettes pétrolières à la banque de France était créditeur de 60, 7 millions de dollars. « Je n’ai jamais vidé les caisses de l’Etat, mais ce sont eux (qui ?) les ont vidées et continuent à les vider. C’était au temps où le Président jouait son rôle de coordinateur, de dirigeant et d’arbitre. Pas maintenant qu’il est comptable, ayant l’œil sur tout ce qui bouge dans tous les départements », dira-t-il. Aux élections de 2007, contrairement aux déclarations de Mohamed Ould Abdel Aziz, le CMJD n’avait aucune préférence entre les candidats. ‘’Mais que certains enfreignent cette disposition pour aller se cacher et apporter leur soutien à l’un ou à l’autre des favoris du scrutin (Sidi et Ahmed) est une mesquinerie et une irresponsabilité dont je ne suis pas comptable’’, assène-t-il sur le ton de la colère. Selon Ould Mohamed Vall, la situation actuelle du pays est préoccupante. Le régime en place doit en prendre conscience et lâcher du lest. Les échecs cumulés des politiques qui sont menées et l’incapacité avérée de conduire valablement les choses sont à l’origine de la crise multiforme dans laquelle le pays se démène depuis quelques temps. A défaut de démissionner comme le suggère la COD, le régime doit se résoudre à s’engager dans une voie de concertations avec toutes les forces vives du pays pour gérer positivement la situation. Ou alors, lorsque la goutte de trop tombe, la voie de sortie de crise ne sera plus maîtrisée. L’exemple malien est là pour nous le rappeler. Qu’Allah nous préserve. Sneiba. |
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