mercredi 25 avril 2012

Ministère de l’Environnement : Le rapport de l’IGE confirme la gabegie.


Quand nous avions sorti le dossier relatif à la gabegie sans précédant qui a entaché l’exécution du projet de la Ceinture Verte de Nouakchott et que nous avions mis à nu le mécanisme par lequel les responsables du Ministères de l’Environnement, le ministre en tête, ont fait disparaître près de deux milliards d’ouguiya en deux mois, beaucoup de personne n’y avaient pas cru.

A la décharge des incrédules, la guerre sans merci livrée par l’actuel pourvoir contre les prévaricateurs dont il a fait de la disparition un objectif primordial. Comment donc après une gabegie si évidente, les principaux responsables continuaient à gérer leur département comme si de rien n’était.

L’IGE s’étant emparé du dossier tout le monde attendait ses conclusions pour confirmer ou infirmer ce qu’affirmait le Quotidien de Nouakchott. Malheureusement pour les responsables du Ministère qui n’ont épargné aucun effort pour faire pression sur le journal afin de l’empêcher de continuer à publier son enquête les limiers de l’IGE ont confirmé et parfois sont allés plus loin que ce que nous affirmions.

Pour bien faire son travail, l’équipe de l’IGE s’était faite aidée par trois experts agroforestier pour l’évaluation technique et leurs conclusions sont accablantes. Selon le rapport, auquel nous avons pu accéder, les inspecteurs ont affirmé que l’équipe composée de trois experts qui a été requise afin d’évaluer « la conformité des réalisations du programme par rapport aux cahiers des prescriptions techniques des marchés de la fixation mécanique et de la clôture. »

Selon le rapport, ces experts ont conclu que les prescriptions techniques n’ont pas été respectées. La synthèse de leurs constats est résumée comme suit : Pour le clayonnage, le rapport affirme que les dimensions des claies et leurs formes n’ont pas été respectées, que la perméabilité moyenne des palissades dépasse le taux de 40% au lieu de 25% et que la hauteur des palissades moyenne est inférieure à 1 mètre au lieu de 1,2m.

Pour ce qui est de la clôture la hauteur moyenne des poteaux et des piquets est de 2 mètre au lieu de 2,5 mètres, l’épaisseur moyenne des poteaux est de 15cm au lieu de 30cm, lLes écartements entre les poteaux d’une part et les piquets d’autre part n’ont pas étés respectés et les portails ont été fabriqués avec des barres de fer en tube carré au lieu du fer grillage et leur hauteur est de 1,5 mètre.

Pour ce qui est des prestations fictives, sur la totalité des 2000 ha de fixation mécanique, 345 hectares n’ont jamais fait l’objet de clayonnage. (Alors qu’ils ont été réceptionnés et payés). Enfin le rapport souligne qu’une superficie totale de 500 hectares de fixation mécanique, a été effectuée sur des sites ne nécessitant aucun traitement (terrain plat sans aucune formation dunaire). Les blocs 1 et 3 dans leur intégralité en sont la parfaite illustration.

Par ailleurs, l’analyse des procès verbaux de réceptions provisoires des travaux montre clairement que celle –ci ont été effectuées sans l’avis de techniciens spécialistes en la matière. La direction de la protection de la nature a été représentée par un agent administratif. Il est à signaler que l’unique technicien membre de cette commission est le coordinateur du programme qui dispose lui même d’une équipe technique apte à vérifier la conformité des travaux avec les prescriptions techniques prévues dans les marchés.

Cette commission a procédé à la réception des travaux fictifs et a d’autres ne répondants pas aux prescriptions techniques prévues dans les DAO. Elles ont même, qualifié de « parfait » la totalité du travail effectué dans le bloc 10, alors qu’aucune prestation n’y été effectuées. »

Après un constat aussi accablant, le ministre et le coordinateur du PSPVN ne devraient ils pas démissionner et se mettre à la disposition de la Justice pour clarifier ces accusations gravissimes ? Pourquoi le Président Mohamed Ould Abdel Aziz qui récemment encore réaffirmait sa volonté ferme de continuer sans relâche sa lutte contre les détournements et la gabegie continue-t-il de garder des collaborateurs dont l’implication dans des dossiers suspects est si évidente ?

Pourquoi Ould Dadda reste –il en prison accusé d’un montant sans commune mesure avec celui qui s’attache au nom d’Amedi Camara et Bamody Diakité ? Ou alors ya t-il, comme le laissent entendre certains, deux poids deux mesures ?

BC.




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