ECP rafle le tour de table de la BACIM |
Détenteur à 85% du capital de la BACIM Bank–Mauritanie, depuis 2008, le groupe Emerging Capital Parteners (ECP) est, désormais, autorisé à exercer et jouir de toutes les prérogatives juridiques, financières et économiques attachées à cette qualité. Cette évolution est le résultat du règlement à l’amiable, le 12 avril dernier, d’un litige né de la cession de la majorité du capital de la BACIM Bank à ECP, pour la rondelette somme de 15,5 millions de dollars U.S. Opposé à cette opération, Ahmed Ould Mogueya, ex-PDG de la banque mauritanienne, l’avait attaquée en justice, tant sur le plan de la forme que du fond. Question forme, l’argument central était basée sur une « irrégularité » de la procédure de validation de rachat, par le gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), qui l’aurait approuvée, sans avoir, au préalable, accompli une formalité prescrite, à peine de nullité de tous ses actes : la prestation de serment. « La loi 04-2007, portant statut et organisation de la BCM, stipule que le gouverneur est astreint à la prestation de serment », préalablement à l’accomplissement de tout acte d’administration, selon la thèse soutenue par les avocats de Ould Mogueya devant la justice. L’argument de fond soutenait, quant à lui, que les actionnaires de la BACIM Bank devaient décider librement, même en cas de crise au sein de l’institution, du sort de celle-ci. Or, au moment de l’opération de 2008, la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) avait suspendu les pouvoirs des actionnaires et administrateurs. Nouveaux projets en chantier La solution amiable du litige ouvre la voie à de nouveaux projets, pour ECP. Dès la signature de l’accord, le président, Vincent Le Guennou, a déclaré : « nous avons été patients et persévérants ; il n’y aucune raison à se montrer réticent, vis-à-vis du climat des affaires et de l’investissement, en Mauritanie. Le groupe ECP est engagé dans une stratégie d’identification des entreprises à grand potentiel d’investissement, de retour sur investissement. Ce qui, naturellement, signifie que nous envisageons des investissements dans d’autres secteurs de l’économie mauritanienne. Car la phase de stabilité économique que connaît le pays lui permet de jouer un rôle moteur, dans la sous-région ». La Mauritanie dispose, de fait, d’un secteur des industries extractives en plein développement (fer et or), d’un important secteur des pêches et d’un réel potentiel agricole, dans la vallée du fleuve Sénégal. Commentant le litige qui a retardé l’opération de rachat, le gouverneur de la BCM, Sid’Ahmed Ould Raiss, a parlé, pour sa part, d’une situation « inhabituelle et inattendue » et d’une « page tournée », au grand bénéfice de tous les acteurs concernés. Le groupe américain ECP dispose d’une solide expérience, en tant qu’investisseur sur le continent africain. « Une réalité illustrée par la détention de sept fonds exclusivement dédiés aux entreprises africaines, avec un encours de 1,8 milliards de dollars U.S. Un solide portefeuille de participations, forte de plus de cinquante investissements, répartis dans plus de quarante pays couvrant les principales grandes régions du continent africains ». Une vingtaine de sorties qui sont le résultat d’une stratégie « tirant profit du repérage et de la fructification de nombreuses opportunités offertes par le continent ». Les éléments clés de cette stratégie d’investissement sont : le Deal Flow, « une capacité exceptionnelle à saisir les nouvelles opportunités qui permet une couverture optimale des entreprises-cibles et des investisseurs potentiels, grâce à un vaste réseau fait de contacts, privilégiés, avec différents acteurs de premier ordre ». Par ailleurs, le choix de l’investissement d’ECP est basé sur « des modèles éprouvés, c'est-à-dire des entreprises porteuses de perspectives de croissance élevée. D’où un intérêt, particulier, pour des secteurs dans lesquels l’Afrique détient un avantage concurrentiel ». Une option qui découle de la compréhension des enjeux économiques sectoriels, à l’échelle du monde. Résultat : « un processus d’investissement tenant compte du fait que le capital-investissement, en Afrique, se différencie des marchés les plus développés, par la période de diligence, l’extension de structuration du deal qui est relativement plus longue ». La politique d’investissement d’ECP comporte, également, un autre volet important : « l’évaluation, constante, de l’aptitude des entreprises à réaliser les prévisions du business-plan ». Amadou Seck |
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