“La seule vraie richesse d'alors, mais aussi d'aujourd'hui et de demain, ce sont les hommes et les femmes de Mauritanie, avec leurs énergies et leurs compétences.”(Moktar Ould Daddah dans «La Mauritanie, contre vents et marées»).
C’est ainsi que chaque fois que nous perdons l’un de ces hommes qui ont participé à la construction de l’Etat moderne, nous nous rappelons qu’au début était une volonté partagée par des hommes.
Cette fois-ci, c’est l’un des piliers de cette construction qui s’en est allé en silence : Sall Abdoul Aziz nous a quittés ce jeudi, 11 août, à l’âge de 87 ans.
C’est ainsi que chaque fois que nous perdons l’un de ces hommes qui ont participé à la construction de l’Etat moderne, nous nous rappelons qu’au début était une volonté partagée par des hommes.
Cette fois-ci, c’est l’un des piliers de cette construction qui s’en est allé en silence : Sall Abdoul Aziz nous a quittés ce jeudi, 11 août, à l’âge de 87 ans.
Je l’ai rencontré pour la première fois au début des années 90, alors que je cherchais à faire parler les témoins et les acteurs de la construction du pays.
A l’époque, et j’en avais discuté avec nombre d’entre eux, je faisais partie de ceux qui croyaient en la possibilité de faire d’eux une sorte de référentiel en dignité, en engagement, en patriotisme pour les classes politiques pétries par les méthodes des structures d’éducation de masses et de tous les comités militaires.
Nous avions sur scène une classe politique, plus occupée à se frayer un chemin pour se trouver une place à l’ombre d’un militaire au pouvoir qu’à chercher à ancrer un système politique digne de ce nom.
Aussi sortions-nous des années sombres qui ont vu l’Appareil de l’Etat se déchaîner contre une partie de sa population et user de la méthode «diviser pour régner». Les communautés dressées les unes contre les autres, les tribus, les régions… aboutissant à une atomisation extrême dont le seul rempart ne pouvait être que ceux-là mêmes qui ont cru à une Mauritanie plurielle, riche de ses diversités.
Mais sans descendre sur l’arène. Parce que, quoi qu’on dise, la Mauritanie avait profondément changé et une nouvelle classe politique, une nouvelle élite avec d’autres préoccupations, d’autres valeurs (antivaleurs), d’autres repères… étaient nées.
Il nous fallait donc «sacraliser» la première génération, un peu pour en faire un mythe qui tiendra lieu de censeur moral et, éventuellement, de facilitateur en cas de conflit.
Sall Abdoul Aziz avait adopté une ligne de conduite qui en faisait l’incarnation de cette classe avec toute l’humilité, toute la détermination, toute la grandeur d’esprit et de la profondeur de la vision.
Je lui avais une fois demandé de m’accorder un entretien. Il me répondit que sa prise de parole était liée à la décision d’un groupe d’amis et de compagnons.
En substance : «Si Moktar, Ahmed (Ould Mohamed Salah) décident de prendre la parole, je suis prêt à te parler». Quelques années plus tard, je réalisais ma première interview avec Moktar Ould Daddah (1995), je récidivais dans ma demande. Poliment, il refusa.
A l’époque de Moktar, il a été directeur de cabinet de 1961 à 1968, ministre de l’intérieur de 1968 à 1971, et président de l’Assemblée nationale de 1975 à 1978. Avec lui, la Mauritanie a perdu un fils prodigue qui a donné sa vie, son savoir-faire, son énergie en vue de la voir indépendante et forte. Les Mauritaniens perdent un frère toujours à l’écoute, un père attentif et généreux, un ami fidèle.
Que tous reçoivent ici l’expression de nos condoléances attristées. Qu’Allah l’accueille en Son Saint Paradis. Wa inna liLlahi wa inna ilayhi raji’une
A l’époque, et j’en avais discuté avec nombre d’entre eux, je faisais partie de ceux qui croyaient en la possibilité de faire d’eux une sorte de référentiel en dignité, en engagement, en patriotisme pour les classes politiques pétries par les méthodes des structures d’éducation de masses et de tous les comités militaires.
Nous avions sur scène une classe politique, plus occupée à se frayer un chemin pour se trouver une place à l’ombre d’un militaire au pouvoir qu’à chercher à ancrer un système politique digne de ce nom.
Aussi sortions-nous des années sombres qui ont vu l’Appareil de l’Etat se déchaîner contre une partie de sa population et user de la méthode «diviser pour régner». Les communautés dressées les unes contre les autres, les tribus, les régions… aboutissant à une atomisation extrême dont le seul rempart ne pouvait être que ceux-là mêmes qui ont cru à une Mauritanie plurielle, riche de ses diversités.
Mais sans descendre sur l’arène. Parce que, quoi qu’on dise, la Mauritanie avait profondément changé et une nouvelle classe politique, une nouvelle élite avec d’autres préoccupations, d’autres valeurs (antivaleurs), d’autres repères… étaient nées.
Il nous fallait donc «sacraliser» la première génération, un peu pour en faire un mythe qui tiendra lieu de censeur moral et, éventuellement, de facilitateur en cas de conflit.
Sall Abdoul Aziz avait adopté une ligne de conduite qui en faisait l’incarnation de cette classe avec toute l’humilité, toute la détermination, toute la grandeur d’esprit et de la profondeur de la vision.
Je lui avais une fois demandé de m’accorder un entretien. Il me répondit que sa prise de parole était liée à la décision d’un groupe d’amis et de compagnons.
En substance : «Si Moktar, Ahmed (Ould Mohamed Salah) décident de prendre la parole, je suis prêt à te parler». Quelques années plus tard, je réalisais ma première interview avec Moktar Ould Daddah (1995), je récidivais dans ma demande. Poliment, il refusa.
A l’époque de Moktar, il a été directeur de cabinet de 1961 à 1968, ministre de l’intérieur de 1968 à 1971, et président de l’Assemblée nationale de 1975 à 1978. Avec lui, la Mauritanie a perdu un fils prodigue qui a donné sa vie, son savoir-faire, son énergie en vue de la voir indépendante et forte. Les Mauritaniens perdent un frère toujours à l’écoute, un père attentif et généreux, un ami fidèle.
Que tous reçoivent ici l’expression de nos condoléances attristées. Qu’Allah l’accueille en Son Saint Paradis. Wa inna liLlahi wa inna ilayhi raji’une
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