Comme prévu, la conférence de presse des partis APP, El Wiam et Hamam a bien eu lieu, aux environs de 23 heures, à l’hôtel Emira. C’était pratiquement un meeting, la grande salle de conférence de l’hôtel n’a pas pu contenir les centaines de cadres et de militants des trois partis qui sont sur le point d’entamer un dialogue politique avec le président de la République et sa majorité. C’est Messoud Ould Boulkair, patron de l’APP et Président de l’Assemblée nationale, qui a présidé les travaux de la conférence. A ses côtés, Mohamed Ould Lekhal et Boidiel Ould Houmoid, présidents respectifs de Hamam et El Wiam. Après la lecture, en arabe et en français, d’une déclaration signée par les trois formations et dont l’objectif était d’expliquer, selon l’expression de Ould Boulkair, «les tenants et aboutissants des raisons» – principalement, la précarité, la dégradation continue des conditions de vie, l’augmentation incessante du chômage des jeunes – qui ont motivé leur décision d’engager le dialogue, les débats entre les journalistes et les trois responsables politiques ont commencé. Sur les garanties que les partisans du dialogue ont, sur le sérieux et la bonne foi de leur interlocuteur, le président Messoud a répondu que le président de la République ne lui a jamais personnellement menti. Selon lui, le seul engagement qu’il lui ait fait est celui d’annoncer, publiquement, sa disposition au dialogue et il l’a mis à exécution, à l’occasion de la fête du 28 novembre 2010. Réagissant aux derniers propos d’Ould Abdel Aziz sur la négation du phénomène de l’esclavage, Messoud a regretté cette maladroite sortie du président et a promis de lui en faire part, dès leur prochaine rencontre, car, dira-t-il, l’esclavage existe bel et bien, nonobstant la volonté, commune, de l’éradiquer et la réticence des administrations, de tous ordres et à tous les niveaux, d’accompagner les lois et les mécanismes mis en place pour y mettre fin. Répondant à un journaliste qui s’étonnait de sa présence à côté de Messoud et de Boidiel alors que son parti Hamam serait signataire d’une déclaration de 11 partis demandant le report des élections, l’ancien colonel Mohamed Ould Lekhal, président de Hamam a exhorté les journalistes de faire preuve de perspicacité et de logique: «Ma présence, ici, est une réponse, éloquente, à la question de savoir de quel côté se situe mon parti». Le président d’El Wiam, Boidiel Ould Houmoid, a tenu à préciser, en réponse à un autre journaliste, que le dialogue était une requête de toute la classe politique. C’est un ultime moyen de débattre de tous les problèmes dont la résolution permettra de sortir le pays de la crise politique et sociale qu’il vit, depuis quelques temps. Pour Boidiel, la préservation de l’unité du pays, la cohésion sociale et la mise en place de dignes conditions d’existence, pour tous les Mauritaniens, doivent être placées au dessus de toute autre considération. Enfin, sur leur appartenance à la coordination de l’opposition démocratique, après cette divergence sur le dialogue, le président Messoud a répondu que, contrairement aux partis d’El Wiam et Hamam, l’APP ne sent plus comme partie entièrement intégrante de ce rassemblement, même si aucune décision n’a encore été prise en ce sens. Notons que c'est Boidiel Ould Houmeid, président d'El Wiam qui présidera la commission chargée d'entreprendre le dialogue côté opposition. |
Directeur de Publication: Sall Abdoulaye Amadou Version du journal la Sirene Hebdo Edité en Français
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