ACTUALISÉDes centaines de milliers de personnes ont reçu l’ordre de s’éloigner des côtes, notamment près de New York. Obama écourte ses vacances.
222 commentairesDes New Yorkais courent sous la pluie, le 27 août 2011 (© AFP Andrew Burton)
L'ouragan Irène qui a frappé la côte est des Etats-Unis samedi a fait au moins deux morts en Caroline du Nord, ont annoncé les services d'urgence de l'état.
"Un homme est mort d'une crise cardiaque dans le comté d'Onslow alors qu'il installait des planches de bois sur ses fenêtres", a indiqué Tom Mather, un responsable des services d'urgence de la Caroline du Nord.
Un autre homme est mort dans la nuit de vendredi à samedi dans le comté Pitt, après que sa voiture a dérapé sur la chaussée détrempée et percuté un arbre, a-t-il ajouté. L'homme a été retrouvé dans sa voiture samedi matin.
Des centaines de milliers d'évacués
L'ouragan Irène a frappé samedi matin la côte américaine au niveau de la Caroline du Nord et commence à remonter vers le nord, le long de la côte Est, alors que des centaines de milliers d'Américains évacuent les zones inondables ou se calfeutrent chez eux.
A 11H00 heure locale (15H00 GMT), l'ouragan de catégorie 1 sur une échelle qui en compte 5, se trouvait à 80 km à l'ouest de Cap Hatteras (Caroline du nord) et se déplaçait vers le nord-est à 24 km/h, avec des vents allant jusqu'à 140 km/h, selon le centre national des ouragans américains (NHC).
Irène doit longer la côte Est samedi et dimanche vers Washington, New York et Boston, une des régions les plus peuplées au monde avec 65 millions d'habitants, et pourrait s'accompagner de vagues de 3 à 4 mètres de haut, selon le NHC.
De Caroline du Nord jusqu'au Massachusetts, les autorités ont décrété l'état d'urgence ou lancé des alertes à l'ouragan, et des dizaines de milliers de personnes ont reçu l'ordre de s'éloigner des côtes, dont 370.000 à New york.
Pluies fortes et rafales de vents importantes s'abattaient au même moment en Caroline du Nord, où des arbres ont été arrachés, des autoroutes fermées et où 90.000 personnes étaient samedi matin privées d'électricité, selon les services d'urgence de l'état.
Sur Kill Devil Hills, personne ne s'aventurait dehors et il était difficile de croiser une voiture sur les routes, a constaté un journaliste de l'AFP. De nombreux bâtiments avaient été préventivement recouverts de panneaux en bois.
A Baltimore, dans le quartier commercial Fells Point de Baltimore (Maryland, près de Washington), au niveau du port, des sacs de sable étaient distribuées pour calfeutrer maisons et commerces, comme dans plusieurs autres villes de la cote Est.
"Je vais poser tous ces sacs le long de ma maison. J'en ai pris 20. Je n'ai pas peur mais c'est une précaution parce que je vis près de la mer", a expliqué à l'AFP Lorenzo McCant, 27 ans.
A Washington, des habitants ont fait des réserves d'eau, de lampes ou de générateurs électriques dans les supermarchés.
Les autorités ne cessent d'appeler à la vigilance.
Le président Barack Obama, qui a écourté ses vacances et regagné Washington vendredi soir, a appelé ses concitoyens à prendre l'ouragan "au sérieux".
La ministre de l'Intérieur Janet Napolitano a rappelé samedi sur la chaîne CNN qu'il fallait se préparer à la tornade "le temps de la préparation est en train de s'achever (...) Même si vous n'êtes pas dans une zone d'évacuation, sachez que c'est un gros ouragan, très étendu, soyez prêts!", a-t-elle dit.
A New York, le maire Michael Bloomberg a appelé samedi une nouvelle fois ses administrés à la plus grande prudence, précisant qu'il était possible que la partie sud de Manhattan soit "privée d'électricité" après le passage d'Irène dimanche, "avec beaucoup d'eau dans les rues".
A New York, les transports publics seront interrompus à midi (16h00 GMT), ainsi que les aéroports pour tous les vols à l'arrivée.
Les autorités de l'Etat de New York ont prévenu que les principaux axes routiers en direction de la ville seraient fermés si les vents dépassaient 96 km/h. Elles ont également réquisitionné 900 gardes nationaux et 2.500 ouvriers du secteur de l'électricité prêts à intervenir en cas de coupure de courant, une mobilisation inédite.
Dans le Bronx, les bateaux étaient sortis de l'eau et mis à l'abri par leurs propriétaires.
L'armée a fait savoir que 101.000 membres de la Garde nationale étaient mobilisables. Des avions de l'US Airforce ont quitté des bases situées en Floride, au Delaware et en Virginie pour être mis à l'abri. La Marine a envoyé en mer, où ils sont moins vulnérables, tous ses navires amarrés dans le port de Hampton Roads (Virginie).
L'ouragan avait légèrement faibli samedi matin, avec des vents de 140 km/h au lieu des 160 km/h enregistrés dans la nuit, passant ainsi en catégorie 1, la plus basse sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, soit des vents compris entre 119 et 153 km/h.
Echaudées par l'ouragan Katrina qui avait durement frappé la Nouvelle-Orléans en 2005, les autorités craignent les dégâts, qui pourraient coûter de 5 à 10 milliards de dollars, selon la dernière estimation des experts de Kinetic Analysis, un cabinet qui développe des modèles informatiques sur les éventuels dégâts provoqués par les intempéries.
"Nous n'avons pas connu une telle menace d'ouragan depuis des décennies", a déclaré à l'AFP Chris Vaccaro, porte-parole des services météorologiques.
Véritable "monstre", Irène a un diamètre de 820 km environ, soit l'équivalent de près d'un tiers de la longueur totale de la côte Est américaine (2.675 km), selon une estimation de la Nasa faite vendredi à partir de satellites.
Le nord-est des Etats-Unis échappe habituellement à ces dépressions. Gloria, en 1985, est le dernier ouragan à avoir touché New York.
"Cela va être un très long week-end pour les habitants" de la côte Est, a conclu M. Vaccaro.
(source AFP)
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