mardi 16 août 2011

En réaction à l'article publié sur Sudonline intitulé ' N'Der, un village historique en surcis '



J'ai bien lu avec beaucoup d'attention ce papier du collègueChérif Faye. Je lui laisse, lui, Sylvia Serbin et Selly Wane,la responsabilité de leurs sources qui, semble-t-il, ont jalousement conservé tous les mini détails liés à cette affaire: "un mardi de novembre 1819", "une femme enceinte","coupe-coupe, lances, gourdins et même de vrais fusils qu’elles s’apprêtaient à manier pour la première fois". 

Trop de détails pour une société qui ne connaît pas l'écriture! Trop de détails qui sonnent faux ! Il s'ajoute à cela que l'Emir Amar Ould Mokhtar, sultan des Trarza est un redoutable guerrier qui ne saurait, selon la tradition écrite et orale d'ici, se faire repousser par des femmes armées de gourdins et de fusils qu'elles ne savent pas manier et qui sont d’ailleurs des armes qui n'ont jamais existé dans la région du fleuve où on ne connaît que les coupe-coupe.

Mais qu'à cela ne tienne. Admettons tout ça, mais, quand même, juste pour faire plaisir aux auteurs de ce texte. Seulement, posons leur la question de savoir pourquoi avoir choisi ce moment précis pour publier ce papier?
En Mauritanie, ici, nous ne croyons plus au hasard en ce qui concerne les papiers incendiaires débités par les journaleux ou les politiques sénégalais. On se rappelle encore, comme si c'était maintenant, le discours du président Abdou Diouf de 1989 à Matam où il a parlé de façon arrogante des 2 rives du fleuve comme si elles relevaient, toutes deux, de la souveraineté du Sénégal.

On se rappelle des papiers incendiaires du journal SOPI qui avaient suivi ce discours et les incidents de N'Dondou Khouré entre des Peulh et des Soninkés et qui ont été exploités pour inciter les hordes d'affamés à piller les commerces mauritaniens du Sénégal et à brûler vifs leurs frères mauritaniens, au seul motif qu'ils sont de couleur différente et qu'ils ont des sous qui peuvent aider à acheter à manger.

Tout ça, on s’en rappelle et ça nous inquiète pour la publication aujourd'hui de ce papier qui est censé mobiliser l'opinion contre les Mauritaniens.

La publication, ici et maintenant de ce papier, serait-elle un pendant de la crise des transports terrestres et aériens entre les deux pays? Serait-elle le prélude à des problèmes que Dakarveut « fabriquer » pour trouver une issue à la crise sénégalaise interne ? Qu'est ce qu'on mijote encore aujourd’hui là bas contre la Mauritanie ?

Avant ces dernières années où on a pris un peu d’expérience, on s’attendait toujours à du bien de la part du Sénégal frère et voisin. Là-dessus, on ne réfléchissait même pas, tant pour nous le Sénégal, c’est la seconde Patrie, c’est le parent, c’est tout ce que vous voulez. Mais, à l’épreuve des faits, on se rend compte que nous ne représentons, hélas, pas pour ce pays frère ce qu’il représente pour nous. La candidature de la Mauritanie à l’ASECNA n’a pas laissé le Sénégal pouvoir encore tromper ici que des idiots.

Mais encore qu’à cela ne tienne ! Le Sénégal ne veut pas nous voir accéder à des postes internationaux, ce n’est ni amical, ni fraternel mais c’est son droit. Mais, ce dont il n’a pas le droit, c’est d’essayer de noyer ses propres échecs dans des problèmes qu’il développe de façon artificielle avec la Mauritanie.

Il ne faut pas que, chaque fois que Dakar rencontre des problèmes, il en arrive à ameuter tout son monde contre son voisin du Nord. Si Wade rencontre aujourd’hui des problèmes pour positionner son fils en héritier, il ne faut qu’il s’en prenne à la Mauritanie afin de détourner l’attention des Sénégalais de ses propres échecs et frustrations !

Non, il ne le faut pas ! Il ne faut pas qu’il trouve la complicité de certains milieux bien connus ici de la presse sénégalaise pour parvenir à cette fin. Si vous voulez qu’on reste des frères. Et, n’oubliez pas que nous avons des intérêts communs et qu’en cas de rupture, ce ne sont pas les Mauritaniens qui auront le plus à souffrir.

C’est pour cela que la publication aujourd’hui de cet article truffé d’incohérences et de contre vérités m’inquiète. Je me demande tout simplement qu’est ce qu’il y a derrière ?

Car je sais que, chaque fois que le régime politique sénégalais rencontre des problèmes, il s’en prend à son voisin du Nord, croyant ainsi pouvoir s’attirer les sympathies de ses opposants qui battent le macadam dakarois et saint louisien et qui s’apprêtent à faire main basse sur la présidence et à demander des comptes à ses occupants actuels.

Ely Ould Abdellah



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